Je ne le sais pas encore, mais ce jeudi voit arriver le terme de mon voyage. Je me lève aux environs de 7h30 pour aller prendre mon petit déj à 8h... mes habitudes sont maintenant bien installées...

Un solide petit déjeuner, à l'image des 4 petits déj précédents : excellent !!

Je file ensuite terminer de remballer toutes mes affaires et me prépare à me mettre en route. Au moment d'aller chercher la moto, je rencontre le propriétaire qui ouvre son garage... je devrais dire "ses" garages !

C'est un mordu de voitures, de mécanique et de vitesse. Il a 3 ou 4 NSU, petites voitures de rallye, l'ancêtre de l'Audi je crois... Il vient souvent en France participer à des rallyes et est allé dernièrement à Turckheim, en Alsace.

Il est vraiment sympa.

Quelques vues de son petit monde

Il y en a même une à restaurer, au fond du garage.

Me voilà sur ma moto, direction le Nord de la Forêt Noire. La météo n'est pas très optimiste pour la journée. En regardant ma carte ce matin, j'ai constaté que je n'étais qu'à 60 km à peine de Colmar. Donc, si jamais le temps se gâte,  je ne suis pas loin de chez moi.

Le soleil n'est pas encore assez chaud pour essuyer la rosée du matin

En milieu de matinée, la campagne s'éclaire

Je trouve à l'entrée des villages, les habituels panneaux sculptés

Me revoilà sur une route de forêt en travaux... Le rainurage, je n'aime vraiment pas ça !!!

J'arrive dans un joli petit vallon, arrosé d'une rivière qui court à travers les cailloux et les sapins

Sympa la boite aux lettres

Sur les petites routes de montagne, des voies de "stockage" sont aménagées pour que les véhicules lents laissent les autres passer. Cela évite à bien de voitures de rester coincées derrière un camion pendant des kilomètres de virages sans visibilité.

Ces petites routes là ressemblent à celles de chez moi... ça sent bon les Vosges !!

Mon dernier plein en Allemagne... dans une petite station où je rencontre la grande sœur de ma seven... Une CB 650 dans son jus, et en bon état. Mais son propriétaire m'a avoué qu'il ne la sortait que quand il faisait beau, et pas trop froid, et ce, depuis le jour où il l'a ramenée à la maison, toute neuve !!!

J'avance et me rapproche de l'Alsace à vue d'œil.

Encore quelques petites pauses photos avant de rentrer "chez nous" !!

Au fond de la vallée, je repère ce qui a l'air d'être une chapelle

C'en est bien une, et très jolie

Lorsque j'aperçois le massif vosgien au loin, je prends conscience que le voyage touche vraiment à sa fin.

Le temps n'est pas joli joli sur les Vosges

Il me reste peu de kilomètres pour atteindre Sélestat, aussi, je décide de casser une petite croûte et de filer directement sur Nancy en début d'après midi.

Il est près de 14h quand je franchis le Rhin,
qui sert de frontière entre l'Allemagne et la France.

Les Vosges sont toujours dans les nuages

Un petit clin d'œil à Sainte Croix aux Mines

Il n'est pas trop tard, je fais une halte à Sainte Marie aux Mines faire un petit coucou à une amie qui bosse là. Je reprends ensuite la route de Nancy, via Saint Dié.

Les virages du Col de Sainte Marie aux Mines.

La vue depuis la route

Plus je m'approche de la maison... et plus je suis pressée d'arriver. Vous savez ce qu'on dit, n'est ce pas... quand le cheval sent l'écurie, on ne le retient plus !!

A quelques kilomètres de la maison

Les derniers petits virages... les "miens"

et le village... au fond !

Me voilà devant la maison... ma nièce accourt en entendant
la moto et m'aide à tout décharger et à tout rentrer.

ça fait du bien d'être chez soi...

Le voyage est terminé... place au rangement... au récit,
au dépouillage des photos... aux souvenirs, déjà !!

Relevé de la journée : 45501 kilomètres

La "rédaction" à posteriori, de ce carnet de route, m'aura pris un ... certain temps !!! Mais j'ai refais le voyage en quelques sortes... et ce temps passé devant mon écran, à trier les photos, à reporter mes notes sur le clavier, m'aura permi peut être de réaliser quelle chance j'ai eu de pouvoir faire ce "petit" périple sans problème majeur.

Quand on est dans le feu de l'action, à charger, décharger la moto quotidiennement, à monter, démonter sa tente soir et matin, à étudier le trajet tous les jours, et parfois plusieurs fois par jour... à chercher sa route, un camping, une chambre d'hôte, un endroit où manger, des gens à qui parler... quand on visite, qu'on découvre, qu'on explore... on a peu de temps à consacrer aux angoisses, aux inquiétudes, aux doutes, aux incertitudes.

Mais je sais qu'ici, certaines personnes ont eu ces angoisses, ces inquiétudes pour moi... Je sais aussi que si ces trois semaines ont passé vite pour moi, celà a certainement été différent pour eux. Mais parmis elles, aucune ne m'a jamais dissuadé de partir, et je les en remercie.

Si je fais un rapide bilan, je dirais que l'expérience fut enrichissante, les kilomètres parcourus très agréables pour la plupart, à travers des paysages magnifiques, mais qu'elle eut été meilleure encore si j'avais pu la partager, et ce serait mentir que dire que je n'ai pas parfois souffert de solitude, notamment en République Tchèque et en Slovaquie. En revanche, je suis encore sous le charme du Tyrol et du sens de l'accueil des Tyroliens. J'y retourne très vite !!!!

Total parcouru : 4276 km

- FIN -

Drôle de nuit... à mon retour du resto il faisait nuit noire... Les deux petites familles d'à côté, dans les caravanes, jouaient aux cartes avec les enfants. Je me suis couchée avec mon bouquin, avec en fond sonore, les enfants qui râlaient quand ils perdaient... ils sont bien tous les mêmes !!!

J'étais bien. Vers 22h30 j'éteinds et j'ai un peu de mal à m'endormir. J'entends pas mal la route du village et les camions, comme le camping est situé en haut du village, le son monte. Mais bon, j'ai oublié mes boules Quies dans le sac sur la moto et je n'ai vraiment pas le courage de me relever.

Je finis par m'endormir et me réveille je ne sais combien de temps après, en sursaut.

J'entends du bruit et le surtoit de la tente bouge !!! Pas de panique, ça doit être une bestiole. Tant qu'on essaye pas d'ouvrir la fermeture !!!

Je rigole là, mais la nuit dernière, je rigolais un peu jaune quand même. Bref, je compte les quarts d'heure qui sonnent au clocher du village... à partir de 3h... le dernier que j'entends sonne les 4h15 !! et je fini par m'endormir pour me réveiller à 6h30... en entendant le clapotis de la pluie sur la tente.

Une toute petite pluie fine, pas méchante... puis une GROSSE GROSSE pluie pas gentille du tout celle là !!!

Je décide donc de ne pas me presser et reprends mon bouquin. Vers 7h30, il ne pleut plus et le vent s'est levé.  C'est peut être le bon moment pour remballer le campement. Je m'extirpe de la tente et commence à tout ranger après avoir pris soin de graisser ma chaine, avant de charger la moto.

Mes voisins sortent de leurs caravanes. On se salue, on discute un petit bout de gras et quand je leur dis que j'ai entendu quelque chose près de ma tente cette nuit, ils me confirment qu'il y a une marte et un hérisson qui ont élu domicile au camping. Ils fouillent les poubelles, viennent fouiner sous les caravanes...

C'est donc ça que j'ai entendu.

Bref, je termine mon paquetage après avoir presque réussi à faire sécher la toile. Il est 9h, c'est l'heure à laquelle la nana de la réception arrive, je vais donc prendre un café avec elle avant de partir. J'arrive à la réception, elle m'accueille avec un grand "Bonjour, t'as bien dormi ?"

et nous voilà parties à papoter en buvant le café. J'apprends qu'elle bosse là depuis peu, et qui Günther qui m'a prêté le portable hier, est son boss. D'ailleurs, il arrive et prend un café avec nous. Nous parlons des enfants, du boulot, des voyages... bref, j'ai bien du mal à les quitter.

Günther me demande quand je reviens et éclate à ma réponse "un de ces jours..."

Il parait que c'est une réponse de français !!

Il vérifie que ma chaine est bien tendue, me demande si je l'ai graissée... "oui Günther, je l'ai graissée... et avec un produit allemand en plus !!", là aussi ça le fait bien rire !

On s'échange nos emails et à 10h30 j'arrive enfin à partir !!! C'est bien la première fois que je pars si tard !

Je monte en direction du Schuchsee et du Titisee. Super jolie la petite ville de Titisee, pas de bagnole, pas de circulation, c'est très agréable, en contrepartie, il est impossible de stationner.

Le Lac Titisee

Je monte ensuite sur Furtwangen im Schwarzwald, trés jolie bourgade, puis sur Triberg im Schwarzwald toujours, très jolie aussi.

Ici aussi, on sensibilise les motards aux dangers des routes de montagne. Le panneau montre des croix mortuaires, et demande "toi aussi" ??

Là on indique que les virages sont dangereux sur 6 km

Ici, que "les fous du volant perdent"

Un abri bus, sur le bord de la route

La brasserie Rothaus (trop bonne...!!!)

Des fermes, le long de la route

Les paysages qu'offrent les différents points de vue sont magnifiques, mais la Schwarzwald ressemble décidément à nos Vosges...

La plupart du temps, je suis sur la Deutsche Uhrenstrasse, route des Horloges, et je traverse des villages qui ont tous leur horloger ou fabrique d'horloges.

C'est aussi le paradis des "coucous", je pensais que c'était surtout originaire de Suisse, mais visiblement, c'est l'attraction locale ici aussi.

Un magasin de "souvenirs"

Je poursuis sur Hornberg et comme il n'est pas tard et qu'il fait beau, je file à l'Est vers Schramberg et Schiltach où les routes ont l'air super sympa.

C'est effectivement magnifique. Un vieux moulin par-ci, une vieille ferme par là. Je me régale c'est sur, mais malgré tout, le Baden Wurtemberg n'a pas le charme ni l'authenticité du Tyrol.

Les paysans descendent leurs bidons de lait à proximité de la plus grande route, pour que le ramasseur de lait n'ait pas à aller dans chaque ferme isolée.

Je fais une petite pause casse croûte sur une aire de repos.

La route que je prends ensuite est superbe. Alternance de vallons ouverts et de forêts, de coteaux, de plaines arrosées par une jolie rivière...

Sur la route, je découvre un magnifique vieux moulin, en face d'une authentique ferme de la Forêt Noire

Un autre moulin

Je ne suis pas sur la route de Madison... mais il y a quand même des ponts couverts...

J'arrive à Freudenstadt, sans savoir encore où je dormirai, mais il est à peine 17h. Je me suis déjà arrêtée à deux endroits qui étaient complets. Je décide de passer Freudenstadt qui est une grosse bourgade et de redescendre sur Wolfach car je compte y passer demain.

A l'entrée et à la sortie des villages, on trouve souvent ce genre de panneaux

En arrivant à Holzwald, dans le canton de Bad Rippoldsau, je vois une maison d'hôte bien placée, en hauteur, surplombant la route.

Le coin est calme est joli. Je passe devant et il semble y avoir déjà des clients. Je poursuis un peu, pour voir si je trouve autre chose et m'arrête à l'épicerie locale m'acheter de quoi manger ce soir.

Je demande à la dame de l'épicerie qui me dit que c'est une super maison d'hôte. Je rebrousse donc chemin et vais voir. Un gentil monsieur m'ouvre et m'informe qu'ils ont une chambre de libre, à 20 euros.

Deux lits, une grande salle de bain, un petit coin salon avec une télé... je prends !!

Je décharge uniquement ce dont j'ai besoin, puis je vais faire une grande balade d'une heure 30.

Quelques vues du village

Je tombe sur une espèce de musée du bois racontant le bucheronnage, le schlittage, le flottage du bois, comment on connait l'âge d'un arbre, comment on en reconnait les différentes essences. C'est vraiment très intéressant et surtout, c'est ouvert à tout le monde, gratuit et non gardé. Mais l'endroit est impeccable...

En rentrant, je m'installe encore une petite demi-heure sur la terrasse, avec une bonne bière (j'ai voulu tester la Rothaus, car je suis passée devant la brasserie ce matin...) et mon cahier.

La nuit tombe, je rentre, prends une bonne douche, et casse la croûte devant la tv avant de filer faire un gros dodo...

Relevé du jour : 45160 kilomètres

J'ouvre un œil à 7h... heure assez habituelle finalement. Je me lève, rassemble le peu d'affaires que j'avais monté dans la chambre et commence à faire mes bagages. A 8h, je descends au petit déj, heure convenue avec ma logeuse. Mon voisin de chambre me rejoint peu de temps après. C'est un monsieur de 70 ans environ, allemand, qui vient ici depuis des années. J'essaye de discuter un peu avec lui, mais il a un accent à couper au couteau et un débit faramineux... j'ai beaucoup, beaucoup de mal à le comprendre. J'abandonne assez rapidement, car j'ai peur de le gêner, à lui faire répéter chaque phrase...

J'arrive quand même à comprendre qu'il est de Stuttgart et qu'il vient ici depuis longtemps. Il me dit que c'est une famille très gentille, ce que j'avais remarqué effectivement. Il a connu le mari de ma logeuse qui est décédé l'an dernier, et il me montre la photo du défunt qui trône au bout de la table.

Ici aussi, le décor est à la hauteur de ce que j'ai pu voir en autriche jusqu'à aujourd'hui : des têtes d'animaux empaillées, des cloches, des cornes d'animaux sauvages... N'étant pas seule, je m'abstiens de faire des photos...

Je prends mon petit déj avec plaisir : lard fumé, saucisse, fromage de montagne du village, yaourt maison, pommes du verger, même des tomates cerises du jardin !!!

Je me régale.

Soudain, la maîtresse de maison arrive dans la pièce et nous dit, visiblement très excitée "die Kühe sind wieder da !!!", en français : les vaches sont de retour !

Reprenant ses esprits, elle nous explique que le premier troupeau redescend de la montagne... le téléphone arabe a marché et en ouvrant les fenêtres, elle nous fait écouter les sonnailles...

"Vite vite... si vous voulez les voir, venez..."

Elle nous précède à l'extérieur de la maison et nous montre où il faut aller se positionner si on veut voir le troupeau de près. Armée de mon appareil photo, je me rends donc à l'endroit indiqué, en laissant mon petit déj en plan. Mon voisin en fait tout autant.

J'arrive le long d'un petit chemin et j'entends les sonnailles au loin. Après quelques minutes d'attente, je vois les vaches arriver, précédées de la famille toute entière, qui les a gardé en montagne tout l'été.

Le fermier, son petit dernier dans le dos, la fermière et les fistons. Tout le monde est coiffé du chapeau traditionnel décoré de fleurs, de branches de romarin... Les vaches elles aussi ont leurs colliers d'apparat, les mêmes branches de romarin, des décorations florales sur le museau... et je ne vous dis pas quel tintamarre font leurs énormes cloches !!

Je me suis placée trop près de leur passage, mes photos ne sont pas top...

Ce qui est étonnant, c'est de voir tous les gens dans la rue, aux fenêtres, sur le bord du chemin, venus applaudir les vaches qui ramènent la vie au village pour l'hiver. Tout ceci est vraiment très typique et très touchant.

Je retourne à la maison terminer mon petit déj. J'ai bien perdu 1/2 h, mais ma logeuse m'a remis le café au chaud et me rapporte du lait chaud également. Je peux donc reprendre là où j'en étais, tout en la remerciant pour ce joli petit intermède.

Je papote un peu avec la dame, avec mon voisin (en tout cas pour ce que j'arrive à saisir !!), je remplis ma fiche et règle ma nuit d'hébergement.

Il est temps de prendre congé maintenant et de prendre tout doucement le chemin du retour.

La moto est chargée, je vais refaire un tour dans la chambre vérifier que je n'ai rien oublié, vais offrir la bière qui me restait à mon voisin, car finalement, j'ai eu les yeux plus grands que le ventre hier soir...

Et me voilà partie.

5 ou 6 km environ après la sortie du village, je vois à nouveau une file de voitures arrêtées... bon... il me faut me faire une raison, je me retrouve encore dans les travaux !!

Mais au loin, j'aperçois un attroupement de personnes au bord de la route et il me semble entendre un bruit connu...

oui, ce sont les sonnailles !!!

et c'est "mon" troupeau de vaches de ce matin, sur la route.

Voilà presque 2h que je les ai vus passer au village et ma logeuse m'avait indiqué qu'ils étaient partis de leur ferme de montagne depuis 5h du matin environ. Ils marchent donc depuis presque 5h, avec leur troupeau pour rejoindre leur ferme d'hiver et leur village.

Ce qui est vraiment surprenant, c'est que le troupeau évolue sur la grand route, que toute la circulation est interrompue par la police, en amont comme en aval, mais que personne ne dit rien, bien au contraire. Les gens descendent de leur voiture, allument une clope, se parlent entre eux, sortent les appareils photos... applaudissent sur le passage des vaches... donnent des friandises ou de la bière aux enfants !!!

c'est assez incroyable, on sent que les vaches font complètement partie de la vie des gens d'ici.

Je remonte la file de voiture, tout doucement. Le fermier qui ferme la marche me fait signe de me faufiler à travers le troupeau.  Il faut dire que les vaches marchent en deux files indiennes, une de chaque côté de la route, et comme ma moto est silencieuse, j'arrive sans peine à remonter le troupeau sans effrayer personne.

Une fois le troupeau franchi et devancé, je m'arrête pour faire une dernière photo.

Je repars tranquillement. 3 km plus loin environ, je trouve devant moi, au milieu d'un tunnel, une voiture de police tout warnings allumés, qui ralentit les voitures arrivant en face. Comme le troupeau est derrière moi, ils ne s'attendent pas à trouver une voiture ni une moto... je klaxonne un petit coup bref... ils se poussent gentiment et je passe en les remerciant.

La route est sympa et j'avance bien...

J'arrive à Lindau, au bord du Bodensee. Erreur grandiose !! La ville est construite autour du lac et pour en faire le tour, il faut emprunter la seule route qui le longe. On roule à 5 km/h... sur une seule file, et impossible de la remonter. Mon dieu quel stress !!!

Voilà des jours et des jours que je suis tranquille sur mes petites routes de cambrousse... j'ai beaucoup de mal à supporter cette circulation et surtout son rythme !! Que de temps de perdu !

Au bout d'une heure trente, je sors enfin de la ville.

Je me retrouve à nouveau sur la Deutsche Alpenstrasse...

Puis, j'arrive au bord du Bodensee que je vais longer sur plusieurs kilomètres.

Je fais un petit passage en Suisse, et là, tout à fait par hasard, à un rond point juste à côté d'une superette, je tombe sur une construction qui me fait beaucoup penser à la Hundertwasser Haus de Wien, et pour cause, puisque c'est une Halle au marché, construite elle aussi par Hundertwasser, le même architecte.

Quelques habitations helvètes

Arrivée à la frontière allemande, impossible de trouver la direction du Titisee où je voulais me rendre. Alors que je suis arrêtée sur le bord de la route à étudier ma carte, un homme en cabriolet s'arrête et vient à ma rencontre. Il a une carte à la main, beaucoup plus précise que la mienne, ouf...

Il est motard aussi, bien sur... et m'indique les petites routes touristiques à prendre absolument, et je note les noms des villages à traverser, car la carte que j'ai est beaucoup trop vague. J'en achèterai une à la première occasion, mais là, je suis en rase campagne...

Et en milieu d'après midi, me voilà arrivée en Allemagne, dans le canton de Büsslingen

Je trouve assez rapidement un camping, dans le petit village d'Ewattingen.

La réception est fermée jusque 17h mais il y a deux caravanes qui sont occupées, je m'installe à proximité et campe ma tente.

A 17h je vais à la réception, il y a une jeune femme, super sympa, et un mec, son patron, Günther.

Le courant passe de suite avec ces deux là... Alors que je vais prendre ma douche, Günther me trouve une planche pour mettre sous la béquille de la moto pour éviter qu'elle tombe... ben oui, vous avez deviné... encore un motard !!

C'est fou le nombre de motards que l'on peut rencontrer lorsque l'on roule à moto...

Alors que je leur demande si je peux trouver une connexion internet, Günther me propose son portable et je peux en disposer aussi longtemps que je le souhaite.

Vraiment super sympa.

Je prends donc le temps de répondre à mes mails et de mettre à jour mon blog. Un ami à Günther arrive, un monsieur d'une bonne soixantaine d'années, qui parle un français parfait. Il a vécu à Orange 3 ans. Bref, je n'arrive pas à les quitter et je meurs de faim...

Je finis par partir et aller au seul resto du village me faire un petit repas sympa.

En face du camping

Mon repas (röstis de pommes de terre, compote de pommes et saucisse !!)

Ok ce n'est pas vraiment diététique... mais je mets un point d'honneur à manger local lorsque je voyage....

Je passe la soirée à envoyer quelques SMS, à rédiger quelques pages sur mon carnet de route... et à profiter de cette soirée qui s'approche de plus en plus des dernières...

Le temps est doux, il n'y a pas de moustiques... et je déguste une dernière bière avant de regagner le camping pour une bonne nuit...

Relevé de la journée : 44933 kilomètres

Je retrouve, comme en Pologne et en Slovaquie, ces pics en bois qui servent à faire sécher l'herbe sur place, après l'avoir fauchée. Ici ils sont rangés pour l'hiver, tantôt sous un abri, tantôt suspendus aux façades des fermes

Celles-ci servent aussi de séchoirs à maïs... remarquez ici, que les maïs ont été diposés, au centre, de façon à dessiner une croix, pour protéger la récolte sans doute...

Je poursuis sur Finst, Landeck, Saint Anton où je fais une pause repas à 15h avec un croque-monsieur à l'ananas et au jambon, et une Wurstsalat (la célèbre salade de cervelas). Je décide ensuite de monter plein Nord, vers Lech et de commencer à chercher une chambre par-là. Le coin est somptueux, une immense station en pleine montagne, mais point de grand immeuble comme chez nous, pas de constructions qui dénaturent la montagne, seulement de grosses maisons d'hôtes, des fermes, des hôtels jolis en bois et construits selon la tradition.

Il fait beau, il y a pas mal de randonneurs qui arrivent de balade, il est plus de 16h. Je m'arrête à l'office du tourisme pour glaner quelques infos. Pas de camping... et des prix prohibitifs quant aux chambres d'hôtes... les moins chères sont à 45€ !!!

Bon, ce n'est pas grave... je vais redescendre un peu, je devrais trouver des prix plus raisonnables.

Sur ma route, je trouve un feu de chantier annonçant une attente pouvant aller jusqu'à 15 minutes... dans la réalité on attendra 25 minutes et une fois le feu passé au vert, on traverse un tunnel complètement en travaux... c'est à dire qu'il n'y a PLUS de route !!!
Et quand je dis plus de route, c'est plus de route du tout !!! De la terre, des trous béants... des rochers !!! Pfffff, si je ne crève pas avec ça moi, j'aurai de la chance !
On en prend pour 3 km et je peux vous dire que c'est long !! Dommage qu'il y ait la queue et que je ne puisse pas faire de photos, car je n'ai jamais vu ça.  En revanche, le plafond du tunnel est un chef d'œuvre en matière de charpente... tout en bois, ancien, magnifique !!

Un peu plus loin, rebelote avec les travaux, en fait c'est tout l'axe routier du coin qui est en complète refonte. La route est arrachée et c'est en trail que j'aurais du venir !!! J'aurais pris les chemins de terre, cela n'aurait pas été pire.

Bon, ça a l'air terminé, j’arrive sur un plateau d'altitude où je vois des vaches en liberté. Il y en a partout, sur le côté, sur la route... il y en a même une qui bloque un bus et elle n'est pas pressée pour deux sous !!

Visez un peu la taille de la cloche...

Je m'arrête faire quelques photos. C'est un endroit vraiment joli, avec une dizaine de maisons d'alpage et une petite chapelle. Je dois être à plus de 1000 mètres d'altitude, je pense donc que le village n'est habité que l'été, par les paysans qui montent leur troupeau.
Alors que je suis arrêtée et que je fais des photos, sans descendre de la moto, je vois un vieil homme s'approcher. Il m'apostrophe gentiment (en allemand bien sur !) :
"vous cherchez quelque chose"
"non, je prends seulement quelques photos. Ces vaches sont à vous ?"
"oui, à moi et à mon fils"
"elles sont magnifiques"
"c'est parce qu'elles sont libres, un peu comme vous" !!

et nous voilà partis à parler de sa vie de paysan en montagne... de ses magnifiques vaches (ce sont des "Braunvieh" me dit-il fièrement) C'est effectivement un village d'alpage, déserté l'hiver.

Le fiston (la soixantaine bien tassée !!) rapplique... Ils me demandent ce que je fais, où je vais, d'où je viens, si je suis seule... où est donc mon mari !!!! et si je veux, ils ont un copain qui est célibataire et qui a un beau troupeau lui aussi, il habite quelques fermes plus bas !!

Inutile de vous dire que j'ai passé un excellent moment, ils étaient drôles et visiblement très heureux de tailler un peu la bavette avec quelqu'un !!!
Le fils était tellement familier qu'il me tapait sur l'épaule à chaque phrase, à tel point que j'ai fini par descendre de la moto, de peur qu'il ne me mette à terre !!!!

Bref... au bout d'une bonne 1/2 heure, je songe à repartir, non sans leur demander si je peux les photographier, ce à quoi ils se soumettent avec le plus grand plaisir !!

"vous aurez d'authentiques fermiers autrichiens à rapporter dans vos bagages" me disent-ils...

et bien je les ai rammenés... et je vous les présente !!

Je prends congé et redémarre, un sourire scotché au visage pour la soirée !!! Ils étaient vraiment trop marrants !!!

Au village suivant, Shoppernau le coin me plait bien. L'office du tourisme est encore ouvert pour 1/2 h, je m'y arrête donc, et la gentille dame me propose une chambre avec petit déj pour 21 euros, encore une fois...
De plus, comme je cherchais un cyber café et qu'il n'y en a pas, elle me propose son PC. Je m'installe donc derrière la banque et accède à mon blog pour mettre un petit mot et consulter rapidement ma messagerie.

Je me rends à la ferme où je vais louer ma chambre.

Dans le jardinet, comme j'en ai vu des tas, une boule de verre ornée d'un flot en tissus...

Une adorable vieille dame m'accueille et me montre la chambre... impec, trois lits pour moi toute seule, une douche, un balcon avec une table et des chaises longues... un garage pour mettre la moto à l'abri et être quitte de tout décharger... coooooool !!
Je monte quelques affaires, vais prendre une douche, file passer quelques coups de fil à la famille et vais faire une petite marche d'une heure.

Les maisons ici sont superbes...

Ce village est vraiment très agréable

La fontaine du village

La caserne de pompiers... moche, mais en bois !!

Le vallon derrière la ferme où je suis installée

Au fond de la cour d'une ferme, au pied de la maison, j'apperçois ces deux cloches. Je m'avance dans la cour et appelle. Une dame se montre au balcon, je lui demande si je peux prendre les cloches en photos... elle a l'air ravie et me réponds que je peux même les disposer comme je veux pour ma photo... pas peu fière je pense !!

De retour au village, je m'installe à la terrasse d'un bar pour profiter du coucher de soleil avec une bonne bière et rentre manger dans ma petite chambre.
Je croise mon voisin de palier, un monsieur allemand, d'une soixantaine d'années bien tassée. Il est très gentil lui aussi. Nous échangeons quelques mots sur le palier et nous souhaitons mutuellement une bonne nuit.

Mon dieu que c'est agréable de parler à ses congénères !!!!! Il me revient alors en mémoire des soirées en Rép Tchèque, slovaquie où j'ai été plusieurs jours sans parvenir à échanger deux mots avec les autres...

Il est 18h30, le temps encore de casser la croute sur mon balcon avant que la nuit tombe... à 19h30 il fera nuit !

A table !!

La vue depuis mon balcon

Ma chambre...

Une bonne nuit s'annonce...
Un constat : voilà plusieurs nuits que je dors en chambres d'hôtes, et je commence à m'habituer à ce confort bon marché mais excellent... Vais je réussir à retourner au camping ??!!!

Relevé du jour : 44642 kilomètres au compteur

la suite, par ici

Pour une fois, je ne me réveille pas aussi tôt que je l'aurais voulu, mais ça ira. Vers 7h30 je commence à me préparer, à descendre mes affaires.
Je mets la moto sur la béquille centrale et passe un bon petit moment à faire un nettoyage de la chaine avec un chiffon propre (je ne vais pas utiliser de nettoyant et pourrir le joli carrelage de la terrasse de mes hôtes...), puis je la lubrifie à nouveau avec mon produit magique (Profi Dry Lub).
Cela n'a pas été du luxe, en attendant un nettoyage complet au retour.

A 8h15, tout est ok, j'ai même réussi à remettre la moto sur ses roues sans la mettre par terre... yessss !!

Je file prendre mon petit déjeuner et je prends congé de Cathy qui est vraiment adorable. Nous discutons un peu car je suis la seule à partir et tout le monde déjeune, elle a donc un peu plus de temps...
Elle m'apprend qu'elle est suisse... et que son bucheron de mari était venu en Suisse dans le cadre de son travail, et l'a ramenée dans ses bagages !!
Effectivement, le bucheron de mari et le bucheron de fils sont en train de tronçonner du bois. Visiblement d'après les objets que je vois et sur lesquels il a commencé à travailler, c'est lui qui a du faire la table et les bancs de la terrasse, les balcons, la fontaine, le cabanon, les jardinières qui décorent la maison...

Bref, me voilà partie... et on dirait que les prévisions de Cathy se vérifient, le temps a l'air de se lever un peu.
Je descends la pente qui va de la maison à la petite route, et aborde le virage à angle droit avec précaution... à chaque fois j'ai peur de me viander... mais non, tout va bien !!
Je commence à descendre tout doucement, car la route est très très étroite et pas mal viroleuse.

Soudain, je me trouve nez à nez avec un camion benne qui arrivait comme une bombe... le chauffeur monte debout sur ses freins... moi pareil, tout en dosant pour ne pas glisser, la route étant encore bien mouillée de la veille...
J'arrive à m'arrêter à 50 cm du nez du camion... et sans tomber... je ne suis pas peu fière... et soulagée !!!

Le camion, recule un peu... et moi je me dégage sur la droite pour coller au talus afin que nous puissions nous croiser... et là, au moment où je veux m'arrêter sur le côté pour reprendre mes esprits et dire quand même au chauffeur, ce que je pense de sa façon de conduire sur ce genre de petites routes... ce qui devait arriver arriva !!

La route est légèrement en dévers, et j'ai complètement oublié que j'avais des jambes de lilliputienne !!!!!!!!!!

En deux temps trois mouvements... me voilà joliment couchée contre le talus... la moto sur moi !!!
Le talus étant assez haut et très pentu, je ne suis pas en situation trop délicate, les valises garantissant un logement confortable pour mes jambes sous la moto, mais je suis complètement ridicule !!!!!!!!

En revanche, la pluie d'hier ayant rendu la terre complètement meuble, je n'arrive pas à m'extirper de sous la moto... je glisse le long du talus au fur et à mesure que j'essaye de remonter...

Le chauffeur me regarde, se demandant comment j'ai pu me mettre dans une telle situation, et moi je lui demande calmement mais fermement de venir m'aider !!
Je ne suis pas bonne à l'heure qu'il est !!

Là dessus, je vois le paysan d'en face arriver en courant...

"Je suis motard aussi, qu'est ce qu'il vous arrive ?"

Et moi de lui expliquer... tout en disant ce que je pense au chauffeur, qui avoue qu'il arrivait un peu vite, mais me donne comme argument qu'il "passe là tous les jours et qu'il n'y a jamais personne" !! (je cite !!)

Ben oui, mais aujourd'hui, je suis là moi !!!!

Le paysan sympa et le chauffeur relèvent la moto, le paysan me l'emmène devant le camion, regarde si tout va bien, me la redémarre... et discute le bout de gras avec le chauffeur du camion.

J'étais en colère, certes, mais le fait que le chauffeur ait reconnu son erreur et annoncé qu'il ferait plus gaffe à l'avenir, m'a calmé un peu. La plupart du temps, dans ce genre de situation, personne ne veut reconnaitre son erreur !

Je repars donc, les sacoches et le pantalon pleins de terre... mais c'est un moindre mal !

Arrivée en bas de la côte, mon rétro droit, celui qui a touché terre, pendouille et je n'arrive pas à le resserrer. Les outils sont sous la selle... pffff, je n'ai pas le courage de tout enlever !
Je m'arrête donc au petit garage en bas, encore une antenne de l'automobile club autrichien qui m'avait déjà dépannée à Bad Aussee.
Ici, même topo... je tombe sur un gentil mécano qui va chercher les clés qui vont bien et me resserre tout ça !!!

Bon cette fois, je reprends ma route... en espérant qu'aucun dysfonctionnement n'interviendra suite à la chute...
Je pars en direction de Achensee et c'est décidé, je ne vais pas à Innsbrück comme prévu au départ... assez de stress pour aujourd'hui !!!
Je ferai un détour pour éviter Innsbrück et je passe par la Bavière pour revenir en Autriche un peu plus tard. J'emprunte une route panoramique, où les points de vue ne manquent pas.

Je passe ensuite le Achenpass, et je prends un petit bout de la Deutsche Alpenstrasse (route des alpes allemandes) pour arriver sur une petite route que j'avais repérée sur ma carte, comme étant touristique.

Tiens, juste à l'entrée de la route en question, je vois une guitoune... et alors que j'arrive à sa hauteur, une femme en sort et me fait signe de m'arrêter.

"C'est une route privée, il faut payer 3€ pour les 10 kms"

Ben elle est pas mal celle là !!! on aura tout vu, ça fait cher du km... heureusement que je ne dois pas acquitter ce genre de taxe sur tout le voyage !!!!! Je regarde ma carte, c'est la seule route pour atteindre Garmisch Partenkirchen où je me rends, en Bavière. Sinon, je suis bonne pour faire un super détour de plusieurs dizaines de km... le choix est donc vite fait.

La route n'est pas super bien entretenue en plus, mais en revanche, les paysages sont magnifiques... à plusieurs reprises, j'ai trouvé des similitudes avec certaines routes québécoises...

Quelques kilomètres après la fin de la route, me voilà à Garmisch Partenkirchen. J'évite Garmisch qui a l'air moderne, trop urbain pour moi... pour lui préférer Partenkirchen qui fait encore assez gros village de montagne, bien bavarois... avec de vieilles maisons, des rues piétonnes... et des pâtisseries exceptionnelles !!

Je m'offre une bonne viennoiserie locale, avec un grand crème, et ça me servira de repas...

Je reprends la route pour repasser en Autriche
quelques kilomètres plus loin, en direction du Fernspass.

Au Fernspass

Je suis en allemagne encore pour quelques petits kilomètres, et je trouve souvent ce style de panneau... Je ne savais pas que je risquais de croiser des chars sur ma route !!!

Puis me revoilà en Autriche et à nouveau, je retrouve des panneaux chocs destinés aux motards. Celui là fait état d'une "route de cauchemard"

celui-çi vous demande de "donner une chance à votre ange gardien"

Aujourd'hui encore, la montagne ne cesse d'afficher devant moi des posters grandioses... Les vallées se succèdent, différentes mais toutes plus belles les unes que les autres, les cols s'enchainent.

Il est 7h45 lorsque j'ouvre les yeux... il a l'air de faire sombre... quelque chose me dit que les prévisions d'hier n'étaient pas fausses et que le soleil ne sera pas de la partie aujourd'hui.

La nuit fut douce, le lit super confortable, l'endroit calme, bien que plusieurs chambres et appartements soient occupés. Mais le meilleur m'attend à la table du petit déj... là, c'est royal !!

C'est le premier petit déj de la sorte mais il y en aura bien d'autres. Les Autrichiens, comme les Allemands de la Forêt Noire sont champions dans l'art du petit déj.

Les 4 couples qui sont là, des Suisses pas très avenants d'ailleurs..., se connaissent. Ils sont donc installés ensemble et Cathy m'a préparé une petite table toute seule, tranquille. Je suis dans un petit salon, très coquet, mignon comme tout. La déco est à l'image du reste : cosy mais un tantinet chargée.

Passons au petit déjeuner... je ne vous dis pas !!! Pains de plusieurs sortes, tranches et brötchen, beurre, confiture, fromage de la montagne, charcuterie locale, jus de fruit et un œuf coque, à la cuisson souhaitée... 3, 4 ou 5 minutes...

Pour moi ce sera 4 minutes !!!

J'adore ces petits déj... !!!

Mes compagnons de petit déj

Je prends mon temps, d'autant que le temps n'a pas l'air de s'arranger.

Le ciel s'assombrit de minute en minute et la pluie menace. Mais comme je reste là ce soir, pas de souci. Je vais me préparer tout doucement, prendre mon temps, flâner dans la chambre et aller me balader sous la pluie si elle ne tombe pas trop fort.

J'ai ce qu'il faut pour manger à midi, et je reviendrai manger dans la chambre.

A 10h, je suis prête, zou, en route à l'assaut des petits sentiers pédestres du Tyrol.

ça... c'était ce que j'avais prévu... mais j'ai zoné dans la chambre... à regarder la pluie tomber, à jeter un œil sur les émissions de tv autrichiennes qui traitent souvent des traditions... et ce matin, c'était un reportage sur les familles qui vivent tout l'été dans les alpages...

Alors j'ai regardé, en sirotant un café...  A midi, je me décide à aller m'aérer un peu. J'enfile ma veste de pluie de moto par-dessus une bonne polaire et me voilà en route, à pieds cette fois.

Je descends à Zell am Ziller et je fais le tour du patelin, vais me balader le long de la rivière. Il pleut sans discontinuer... j'ai marché 3h, ça fait un bien fou et il ne fait pas froid. Cette marche m'a fait le plus grand bien, j'avais un peu mal au dos hier soir, et le fait d'aller marché a tout remis en place...

Quelques photos prises sous la pluie

Dans les nuages, on devine la maison où je loge...

Le panneau signalant la Penzion de la famille Fleidl, où je passe ces deux nuits

Les sentiers sont super bien balisés

et aménagés

Je passe devant l'entrée d'une ancienne mine, qui se visite aujourd'hui.

Les journaux sont à disposition ici, on en prend un ou plusieurs, et on met la somme correspondante dans le petit réceptacle... ça ne ferait pas long feu chez nous !!!

Trois à quatre fois par jour, le service aux voyageurs est assuré par un ancien train à vapeur, toute l'année et tous les jours... quand je vous disais que la tradition avait une sacrée importance ici...

Quelques jolies habitations

Quelques autres maisons, plus anciennes, mais non dénuées de charme...

Tiens une auto école... et moto école !!!
Vous la reconnaissez la 500 XT !!! Un peu déjantée la pauvre... mais bon !!

En milieu d'après midi, je remonte à la maison, je me prépare une soupe et vais m'installer sur la table de la terrasse qui est un peu à l'abri pour écrire mes dernières cartes postales en sirotant mon potage. Il est à peine 16h et je n'ai pas envie de m'enfermer. Au bout d'une heure

Au bout d'une heure, je commence à me refroidir et une bonne douche chaude ne sera pas de refus. Ma lessive faite hier soir est sèche. Je commence donc à remballer toutes mes affaires pour être prête à partir pas trop tard demain matin.

Je regarde la télé ensuite et traine ainsi jusqu'à l'heure du repas... vers 19h. Je mange un peu, je n'ai pas grand faim, surtout après la soupe avalée à 16h30 !! Mais une boite de sardines, une pomme et une bière sont malgré tout appréciés !!

Une dernière photo depuis ma fenêtre

La soirée file doucement, partagée entre quelques moments de lecture, un peu d'écriture et quelques émissions sympas à la téloche.

Une dernière bonne nuit s'annonce, demain, je pars en direction du Bodensee et de la Schwarzwald.

Pas de route aujourd'hui, kilométrage inchangé : 44417 kilomètres

Je suis réveillée, et bien réveillée... il est 6h30... un peu tôt pour me lever, j'ai dis à Frau Fuchs que je prendrais mon petit déj vers 7h30. Tous mes bagages sont prêts, il ne me reste donc qu'à bouquiner un peu en attendant l'heure.

Vers 7h, je me lève et je commence à descendre mes affaires. J'attache tout sur la moto, je fais quelques dernières photos et me voilà prête pour le petit déj. Frau Fuchs me sert mon café avec un petit mot gentil. Elle est vraiment adorable. D'une douceur et d'une gentillesse propre aux vieilles dames...

Le petit déj, comme celui d'hier, est correct, mais n'a rien d'exceptionnel. Mais ce n'est pas grave, le contact et les moments que j'ai passé avec cette vieille dame ont tellement de valeur à côté...

Je paie mon séjour et prends congé de Madame Fuchs qui ne cesse de me faire toutes les recommandations d'usage : ne pas rouler vite, faire attention à moi, etc...

C'est donc avec beaucoup d'émotion que je quitte la maison, non sans lui avoir promis de lui envoyer une carte de France à mon retour.

Me voilà sur la route. Il est à peine 8h30. Je fais le plein en passant à Bad Aussee et je file par les petites routes où de bien beaux paysages m'attendent encore.

Me voilà en direction de Salzburg que j'aimerais visiter rapidement. J'ai 2 ou 3 heures d'avance sur mon planning, c'est donc faisable. Je peux m'octroyer une petite visite et partir ensuite dans la montagne rechercher un camping pour le soir.

Arrivée à Salzburg, j'aperçois le Château et la vielle ville sur un promontoire.

Impossible d'y accéder à moto. Je demande à une dame qui fait payer le parking extérieur situé au pied du rocher, si je peux laisser ma moto et son chargement à côté de sa guitoune, mais elle refuse. Je décide donc de faire l'impasse sur le centre historique que j'aurais pourtant aimé voir.

De plus ici en Autriche, si on ne badine pas avec la vitesse, il en est de même pour le parking !! Pas question de poser la moto sur un trottoir, ou le long d'une maison, sur une rue piétonne ou autre...

Je ne trouve aucun emplacement réservé, pourtant d'habitude il y en a souvent... je n'ai certainement pas cherché au bon endroit, mais je ne vais pas tourner des heures non plus.

Le long du fleuve Salzach, quelques belles demeures

Je me dirige vers la ville plus nouvelle, et j'ai bien du mal à trouver le centre ville, car je ne vois AUCUN panneau.... GRRRRR

Je décide néanmoins de rechercher un parking souterrain pour faire comme à Bratislava. Mais alors que je pénètre dans le parking du palais des Congrès, un haut-parleur m'informe que les motos ne sont pas acceptées...

Bref... ça commence à me gonfler sérieusement... je fuis donc cette ville inhospitalière pour continuer en direction d'Inssbrück, mais déjà presque décidée à ne pas passer ma journée en ville mais plutôt dans les montagnes où je me sens bien mieux.

En sortant de la ville, un petit clin d'œil...

Je repasse en Allemagne quelques kilomètres au nord de Salzburg, pour quelques kilomètres seulement. Le temps de croiser un drôle de chargement

Je ne cesse de prendre des photos,
de faire des 1/2 tours pour un paysage à ne pas rater...

Puis me revoici en Autriche

Les caractéristiques de l'Autriche sont toutes là : l'herbe verte (c'est à se demander s'il y a un été ici !!!), les maisons en bois foncé aux volets verts, les petites huttes en bois abritant le foin dans les prés, les pistes cyclables partout, le long des grandes routes de la vallée, mais aussi le long des petites routes de montagne. C'est incroyable, c'est vraiment le paradis des cyclistes ici !! En montagne chaque tunnel est doublé d'une piste cyclable.

Je longe les petites routes que je vois bordées de vert sur ma carte, comme d'hab et jusqu'à maintenant ça m'a toujours réussi.

Je l'avais déjà constaté à Bad Aussee, les fêtes d'automne se préparent, et sur le bord des routes, on voit partout, des panneaux de fabrication artisanale qui les annoncent.

"Fête traditionnelle avec descente de troupeau des alpages"

Aux alentours de midi, je m'offre un petit repas typique local... salade de cervelas hyper vinaigrée (au secouuurs !!!) et des frites, le tout arrosé d'une bonne bière... dans un endroit sympa, au bord de la route.

La route déroule des posters successifs devant mes yeux... c'est magnifique.

Quelque part au bord de la route, de drôles de convives partagent un repas, au soleil

C'est beau non... ?

C'est aussi le temps des cucurbitacées...

Encore un exemple de ce que sont capables de
faire les Autrichiens, avec un tas de bois...

Ici aussi, je croise un attroupement de tracteurs défilant dans leurs plus beaux apparats

Le long de la route, la sempiternelle piste cyclable

Je me dirige vers le col du Gerlos, et peut admirer au fur et à mesure de ma progression dans le col, la fabuleuse cascade de Krimml (la chute d'eau au plus fort débit d'Europe).

Je fais plusieurs arrêts pour admirer le paysage grandiose et je reconnais que le plaisir est infini... Mais quelle ne fut pas ma surprise de trouver un péage au sommet du col !!!! Et pas bon marché en plus !!! 4€ pour les motos, et 7 pour les voitures... Bon, la route est bien entretenue... heureusement encore !!!

Quelques kilomètres après le col, je trouve une boutique à souvenirs, un bar... et des toilettes !!! ouf !! De plus, la vue est sympa, ça mérite un petit arrêt.

Un peu plus loin, des vaches en liberté totale,
paissent ou ruminent tranquillement, pas stressées pour un sou...

La descente du col est agréable... je ne dois pas être la seule à le penser

J'arrive à Zell an Ziller (le massif montagneux du coin). L'endroit me plait bien. Une grande vallée ouverte, entourée de montagnes, de jolies maisons, un gros village avec superette, un cyber café, un office du tourisme et un camping... bref, tout ce qu'il me faut.

Quelques kilomètres au-dessus du village, se trouve un musée ou un parc à visiter (je ne sais plus trop...) et sur le parking, quelques arbres morts, mais dont l'état a servi à laisser libre court à l'expression d'un sculpteur... Vraiment super sympa !!

En passant devant le camping, je constate qu'il est immense... et qu'il est bondé ! Une forêt de camping car, un petit immeuble à l'entrée du camping (ils louent des chambres aussi) bref... ça ne me tente pas. Trop de monde !

Je file à l'office du tourisme voir s'il n'y a rien d'autre.

Là, un adorable monsieur m'informe que c'est le seul camping, et me demande quel est mon budget. De plus, le temps s'annonce pluvieux pour cette nuit et demain toute la journée, alors il me propose de me trouver une chambre pas chère...

Ben ma foi, pourquoi refuser ? Je lui annonce un budget de 20€ et il me dit qu'il peut me trouver quelque chose de bien sans problème, dans une famille. Il s'installe à un bureau et passe 3 ou 4 coups de fils et revient en me disant qu'il a trouvé deux chambres libres, pour 20€ et 25€, petit déjeuner compris. Il m'indique où elles se trouvent et me donne un plan.

Les deux chambres en question se trouvent dans des "Penzion" en pleine montagne, ça me convient plutôt. Je le remercie vivement et me voilà partie visiter la première. Elle répond tout à fait à mes besoins, et même plus !! Le prix est vraiment attractif, petit déj compris pour 20€ c'est inespéré. Quand on pense qu'en France il n'est pas rare de payer ce tarif là pour un emplacement de camping...

La maison a l'air cossue... et surtout, cosy !!

La dame, Cathy, est adorable et me fait visiter la maison. La chambre est immense : 2 lits de 120 côte à côte, un canapé, une table, une grande armoire, une salle de bains dans la chambre, la tv, un balcon...
Vous me suivez... je vous fais une petite visite rapide...

Ma chambre

La vue depuis ma fenêtre

Mon balcon

Le petit cabanon sous le balcon, avec une cheminée, des jeux... on peut s'y réfugier si le temps ne permet pas de rester en terrasse

La vue depuis le balcon

Le couloir de la maison (hum hum... sobriété n'est pas le mot...)

Je ne traine pas trop car je voudrais aller faire quelques courses pour mon repas de ce soir et celui de demain, car étant donné les prévisions météo, je vais m'installer là pour deux nuits. Ainsi, si le temps est vraiment dégueu demain, je ne roule pas et je me la coule douce !!

La petite superette du village est ouverte jusque 18h... il est 17h30, je me dépêche et fais mes quelques provisions rapidement. Je case tout ça dans mon sac à dos et dans la sacoche réservoir que j'avais pris la précaution de vider rapidement dans la chambre. Avant de remonter, je file au magasin de vidéos du village qui fait cybercafé, car demain il est fermé et je voudrais mettre rapidement un petit mot sur mon blog. Ceci fait, je remonte à la Penzion et vais mettre au frais ce qui l'exige, dans le frigo de Cathy car il n'y en a quand même pas dans la chambre !! (et puis quoi encore !!)

J'ai encore un peu de temps pour aller me balader dans le hameau qui abrite ma Penzion et qui doit être constitué de 3 ou 4 maisons maximum...

Je rentre et vais attacher ma moto qui cette nuit, dormira dehors.
A priori le chef de maison travaille le bois...

Une bonne douche, une petite lessive et il est l'heure de casser la croûte.

Je m'écrase ensuite sur le lit, en regardant un bon film en allemand à la téloche, avant de sombrer dans le sommeil.

Relevé du jour : 44417 kilomètres

Après une nuit pareille je ne peux que me réveiller en pleine forme. De plus le soleil brille et le ciel est clair. Une belle journée en perspective. Le léger mal de dos qui avait commencé hier soir ne m'a cependant pas quitté. Mais un comprimé magique aura tôt fait de m'en débarrasser.

Je trouve comme prévu mon petit déjeuner sous la véranda. En effet, Frau Schultz ayant rendez-vous chez le médecin, elle ne peut être là à l'heure où je descends. Elle m'avait prévenu, tout va bien. Je trouve donc mon café dans un thermos et un petit déjeuner simple, mais suffisant.

Pour une vieille dame de 88 ans, je la trouve plutôt efficace !!!

Un soleil généreux m'accueille sous la véranda. Comme ma loueuse n'est pas là, j'en profite pour prendre quelques photos de l'intérieur de la maison, qui est une maison typique du Tyrol, c'est à dire, avec un décor plutôt "chargé" !!

Des trophées de chasse, des bondieuseries... des broderies... Je retrouverai le même contexte un peu dans toutes les maisons que j'aurai l'occasion de visiter en Autriche.

Une particularité de cette maison quand même, c'est qu'elle possède deux vérandas. L'une est occupée par la vieille dame pour les petits déjeuners qu'elle prépare à ses hôtes, dont je suis la seule représentante aujourd'hui, et l'autre, est le "fief" de sa fille m'explique t'elle.

Si la fille est à l'image de sa véranda, ça doit être quelque chose !!

Je prends mon petit déj en prenant tout mon temps, avec le soleil qui illumine la véranda et une vue imprenable sur le Grundl See.

Vers 8h30, je file à la Volksbank (Banque Populaire) d'à côté, car la petite dame de l'office du tourisme m'avait dit que je pouvais louer un PC avec un accès internet. En effet, ici, les cyber cafés sont rares...

J'arrive donc à la Volksbank et demande un accès internet. Pas de problème, il y a deux pc et ils sont libres, le tarif est de 2 Euros la demi-heure. C'est pas donné, mais bon... voilà deux jours que je n'ai pas donné de nouvelles, je vais donc essayer de faire vite.

Finalement, j'en ai pour 3/4 d'heures, car je passe pas mal de temps à lire les messages de tout le monde et c'est vraiment sympa. J'apprécie vraiment beaucoup le fait que de nombreuses personnes de mon entourage proche ou lointain, prennent part au voyage de cette façon.

J'en ai terminé et au moment de payer, le petit banquier regarde son patron dans son bureau, ils se font un signe de tête léger, et le jeune se fait un plaisir de me dire, avec un fort accent mais dans un français correct "c'est gratuit pour vous madame, bon voyage et bonne journée. Au revoir !"

Je les remercie en lui faisant remarquer qu'il parle très bien français... j'ai bien cru qu'il allait m'embrasser !!!!!!!!! En tout cas, j'ai trouvé ça très touchant : le fait que je sois touriste était une bonne raison pour eux de me faire cadeau de ce petit moment d'accès à mon chez moi...

J'aurai bien d'autres occasions de me rendre compte que l'Autrichien est accueillant et qu'il est souvent prêt à se couper en quatre pour dépanner un touriste.

Me voilà donc prête à partir à la découverte des lacs de la région. Mais d'abord je dois trouver un petit garage, car j'ai remarqué ce matin que j'avais un des clignotants arrière qui pendait dangereusement... si je ne le fais pas resserrer, je l'aurai perdu avant ce soir !!!

Je trouve un petit garage à l'enseigne de l'Automobile Club autrichien et un mécano sympa me trouve de quoi resserrer mon cligno, même s'il a du bricoler un système avec une rondelle et un écrou pour que ça tienne. Il s'excuse même parce que le résultat n'est pas "joli" !!!

Le principal étant que ça tienne... je le remercie vivement et prends la route.

Pour les Isérois qui connaissent la Dent de Crolle, j'ai trouvé sa sœur autrichienne !!!

Un peu plus loin, les premières neiges

Un joli clocher surplombant un village non moins beau

Je continue en direction de Bad Ischl puis Gmunden en longeant d'abord le Trausee puis vers Seefeld en vue de faire le tour du Altersee puis le Mondsee et le St Wolfgangsee avant de redescendre sur Bad Aussee pour faire le tour du Hallstättersee.

Je n'ai pas grand chose à dire si ce n'est vous inviter à admirer ces lacs...

Je quitte les lacs pour prendre le chemin du retour. A proximité de la route, je passe devant un resto à l'enseigne plutôt originale...

A côté du resto, une belle vache... en bois !!!
Quand je vous disais que le bois était prétexte à tous les délires !!!

Un peu plus loin, elles sont bien réelles les vaches... et drôlement belles... mais, je ne connais pas cette race... quoique... mais oui... ils nous ont piqué nos vosgiennes et les ont repeintes !!!!

c'est assez curieux... la même caractéristique bande blanche le long de la colonne... mais une robe rouge au lieu de la noire vosgienne, et une taille un tantinet plus "enveloppée" !!!

Je m'arrête le long d'un petit lac pour boire une bière et faire une petite pause, au soleil. J'ai quand même droit à un peu de bon temps...

Je poursuis par une curieuse petite route forestière. Je n'ai pas pu faire demi-tourr pour faire une photo du panneau que j'ai vu, la visibilité ne le permettant pas. Mais il le panneau indiquait une pente à 26°!!! C'est la première fois que je vois ça !

Arrivée à Bad Aussee, je tombe sur un défilé de tracteurs. Ce n'est pas la seule fois que j'en croiserai un. La fin septembre est l'occasion de fêter l'automne et le retour des vaches dans les villages.

Chaque propriétaire de tracteur le bichonne, le repeint parfois, et se promène à son volant, dans la tenue traditionnelle autrichienne : Culotte courte en cuir, bretelles et chapeau à plume.

Les femmes ou les enfants ne sont pas peu fiers non plus !!!

Ici, des wagonnets transportent du sel, et un pont en bois protège la route d'éventuelles chutes de tout ou partie du chargement. Le pont est en bois, bien sur !!

La jolie petite chapelle sur les hauteurs de Bad Aussee

Arrivée à Bad Aussee, comme il est tôt, je décide de me garer et de me balader un peu.

Le petit cours d'eau qui arrose le village

Au hasard de mes pas, je tombe sur un petit bijou de vieille moto... je tourne autour, la regarde... quand je vois arriver un Monsieur tout sourire qui me salue. Je lui demande si elle lui appartient, ce à quoi, bien entendu, il me répond par l'affirmative.

Je discute un peu avec lui. Il s'agit d'une PUSH, véritable marque autrichienne au départ, mais par la suite, les motos Push ont été fabriquées à Düsseldorf, en Allemagne.

Je lui ai parlé des motos anciennes de mes amis, avec qui je fais une sortie de temps en temps. Nous avons passé un bon moment à parler balades et voyages à moto, ancienne ou récente. Encore une rencontre délicieuse.

Pendant cette bonne heure passée à sillonner les rues du bourg, j'ai pu vérifier que les Autrichiens portaient encore la tenue traditionnelle. Il ne m'a pas été possible de prendre des gens de face en photo, cela me gênait et je ne parviens pas à prendre des photos "l'air de rien" !!!

Mais, même de dos, ou de loin, on peut voir que les autrichiens sont
très attachés à leurs coutumes, ou devrais-je dire... à leurs costumes !!!

les vitrines ou devantures

Mon petit tour terminé, je décide de regagner mon lieu de villégiature et d'aller marcher un peu aux alentours.

Je traverse Grundl See et pousse jusqu'au fond du lac où se trouve le dernier petit village au fond de la vallée, Gössl. Après ce village, seuls les randonneurs peuvent espérer aller voir plus loin !

C'est très joli.

Je rentre à la maison préparer la moto, graisser la chaine, vérifier que tout va bien, préparer les bagages et mettre la moto dans le bon sens pour tout charger et être prête à partir demain matin.

Je vais ensuite faire mon petit tour à pieds dans le village et boire une bière en rédigeant mes "mémoires" en vue de mes "bloggeuses" publications !!

Quelques vues depuis la terrasse où je me suis installée

Il est temps de rentrer à la maison casser la croûte et faire une nouvelle bonne nuit de sommeil... En passant devant le gros arbre, dans la cour, je remarque cette icône installée au-dessus du banc... On en voit beaucoup ici.

Allez, j'ai pas grand chose, mais je vous invite !!

Encore une preuve que les Autrichiens vivent dans la tradition

Pour la petite histoire, je ne m'en suis pas servi !!!!!!!

Une petite heure de lecture dans la fraicheur de la fenêtre ouverte, avec le son des sonnailles... et hop, un gros dodo !!!!

Relevé du jour : 44 097 km au compteur.

Le jour me tire du lit... et la nuit n'a pas été si reposante que je l'aurais voulu. J'ai eu beaucoup trop chaud et malgré les cloisons boisées j'entendais quand même ces satanés grillons, le train et l'autoroute.

Mais bon, il fait beau et la journée s'annonce belle encore une fois. Alors malgré le peu de sommeil, je suis en super forme !!

Il est 7h, je me fais un solide petit déj avec pamplemousse, pain, fromage...

Le petit déj devant "chez moi"...

A 9h30 tout est remballé, j'ai pris ma douche et je suis prête à partir. Je vais prendre congé des gérants du camping. Les cyclistes arrivés hier soir sont passés 15 fois devant moi sans un regard, sans un bonjour...

Décidément, ce sont vraiment de drôles de gens.

En revanche, je vais saluer la dame et le monsieur qui tiennent le camping et le tennis... Ils sont vraiment adorables. Nous discutons un peu et je prends congé.

Je prends la route de Fischammend pour ensuite tirer plein sud vers les montagnes. Je commence d'ailleurs à les voir se découper sur un ciel de plus en plus noir. Ca ne me dit rien qui vaille, de plus n'ayant pas très bien dormi, je suis assez naze et je ne me sens pas le courage d'affronter une journée de pluie à moto.

Bref, s'il se met à pleuvoir, c'est décidé, je me cherche une chambre et je pose ma journée de congés !!! De toutes façons, j'ai une journée d'avance sur le planning. J'avais plus ou moins envisagé de retourner à Vienne aujourd'hui, mais j'ai assez marché hier et je n'ai plus envie d'être en ville... J'aspire vraiment à retrouver les petites routes, la campagne, le calme, la verdure...

Je continue sur Wiener Neustadt. C'est là que prend fin, au sud, la plaine du Danube. Je trouve les premières grandes forêts de Pin d'Autriche... il n'a pas usurpé son nom celui là...!!

Je m'approche des montagnes et les villages sont de plus en plus jolis, et typiques.

Je longe la route que j'ai vu bordée de vert sur ma carte et ma fois, les cartes ne mentent pas... la route est superbe. D'ailleurs, je croise de plus en plus de collègues motorisés... Les autrichiens, comme les allemands en Forêt Noire, je le constaterai plus tard, sont très sensibles à la prévention, notamment en ce qui concerne les motards... (en revanche, quand on voit le comportement des motards allemands dans nos petits cols vosgiens... je me demande bien à quoi ça sert...)

Je vois nombre de panneaux tous plus choquants les uns que les autres... Celui là est "gentil", il prévient que les glissières de sécurités sont dangereuses... Mais nous en découvrirons plus tard qui sont un peu plus "hard" !!

Au pied d'un col, je tombe sur un petit coin de pays spécialisée dans la production de charbon de bois

Quand je vous dis que la route est belle...

Je traverse un village où se trouve un drôle de théâtre...

Dans ce petit paradis, les habitants ne manquent pas d'humour...

"Sorties de Maisons : attention !! ici vivent 1 chien, 3 coqs, 3 chats et 2 lièvres, roulez lentement"

Les grosses fermes isolées, bien installée dans leur écrin de verdure, se succèdent...

Tiens, une touriste...

J'arrive à Mariazell, petite ville très jolie avec une magnifique basilique et une ruelle pleine de boutiques à "bondieuseries" !!

La Basilique est énorme comparée à la taille du village...

C'est aussi un but de balade pour les motards du coin visiblement car il y en a un sacré paquet. Ce qui me fait penser que la route que je vais prendre doit être agréable en moto si elle est si fréquentée !!

Ce sont majoritairement des Harley, ou en tout cas des chopper... et en plus, des motards comme je les aime... hum hum... je ne dirai rien, par respect pour ceux qui roulent avec le même type de moto, mais qui ne font pas partie de ce genre là, justement.

Bref, pas un bonjour, pas un signe, un comportement honteux dans la ville, et un faciès qui entraine au délit !!!

Je m'arrête faire quelques photos, et passe vite mon chemin pour filer sur la région de Wildalpen (les Alpes sauvages), magnifique. La route est de plus en plus belle, et les maisons en bois foncé et aux volets verts sont légions ici. Inutile de dire qu'elles sont très fleuries et bien arrangées. Un vrai décor... La région est également très boisée et très vallonnée, mais quoi de plus normal... j'arrive dans le Tyrol.

Je fais une pause auprès d'une jolie petite chapelle, au calme,
à proximité d'un cimetière où il doit faire bon reposer

Je ne vois aucun radar sur la route, en revanche, c'est truffé de flics partout, sur les petites routes viroleuses en pleine montagne. J'ai vu un motard planqué, en liaison avec les collègues qui sont un peu plus loin près à intervenir. Comme je respecte la vitesse limitée, je ne me fais pas de soucis. Les limitations sont à 80 mais la plupart du temps à 70 km/h, surtout en montagne. Et à priori, ça ne rigole pas... Ça change de la façon de conduire des Polonais et autres Tchèques ou Slovaques, en tout cas.

Ce qui est impressionnant ici, ce sont les tas de bois sur le bord des routes, gigantesques, à tous les coins de route, près ou loin des villages, et pas un morceau qui dépasse... des tas de bois magnifiques à faire pâlir le meilleur des bûcherons !!

Le bois est au cœur de la vie ici... tout est en bois. La moindre cahute sur le bord de la route, le moindre pont, la moindre grange, les oratoires, les chapelles...

Je longe une rivière qui court au fond d'un vallon... je me traîne, c'est vraiment trop beau...

L'horizon s'ouvre de plus en plus pour faire place à une large vallée verdoyante, que ferment quelques massifs aux sommets impressionnants, même de si loin.

Tiens... une bébête...

Oh... une autre !!!

Me voilà arrivée à Bad Aussee où je compte m'arrêter pour la nuit.
Joli non ?

Finalement, je n'ai pas eu si mauvais temps que ça... mais je n'ai pas très envie de monter ma tente... je cherche un camping avec des "Hüttes" mais n'en trouve pas. En revanche, la dame du camping où je me suis arrêtée me propose une chambre à 39 euros (ou 30 euros sans le petit déj...) c'est trop cher. Je refuse et poursuis ma route. De plus, le camping et l'hôtel sont au bord de la route, le coin n'est pas super.

Je m'arrête à l'office du tourisme du patelin d'après, Grundlsee et là, je me renseigne. La petite dame de l'office me propose deux maisons d'hôtes où la chambre, petit déj compris, est à 28 euros. Cool, je vais voir à la première adresse qu'elle m'a indiquée. C'est chez Frau Schultz, juste à côté de l'OT. Je sonne et attends un bon moment, à tel point que j'ai failli repartir pensant qu'il n'y avait personne.

Je vois soudain une très vieille dame arriver. Elle ouvre, me regarde bizarrement (il faut dire qu'après 8h passés sous le casque, j'ai une tête à faire peur !!) Je lui demande si elle a une chambre de libre : ok

Je vais la voir et ça me convient. Une mignonne petite chambre au deuxième étage de la maison, avec vue sur les montagnes, à l'arrière, au calme. La douche est au 1er étage, dans une petite pièce à côté d'un petit coin où frigo et congélateur sont à la disposition des hôtes. Avec tout ça, j'ai droit à un garage fermé... où je pourrai laisser la moto, mes valises et mon sac... ça me fait un peu suer de monter toutes mes affaires au 2è étage.

Je m'installe, je vais faire mes courses à la petite épicerie locale et passer quelques coups de fils à la cabine téléphonique. Le village est vraiment très joli, au bord du lac du même nom "Grundl See". Comme il n'est pas très tard, je prends une bonne douche et pars à la découverte du village qui surplombe le lac.

L'église est située dans la partie haute du village, qui est accroché à flanc de montagne, sur les rives du Grundl See. Elle est faite de pierres et de bois, et le cimetière à proximité a une vue imprenable sur le lac.

La petite rue que je prends grimpe à travers la montagne et est bordée de maisons magnifiques

Un coq très fier garde l'entrée d'une d'elles

Les vues sur le Grundl See sont saisissantes.

et la promenade le long du lac très agréable

Voici la maison de Frau Schultz où je réside...

Je vous présente la vue depuis ma chambre...

C'est un coin vraiment calme et reposant, du coup, je décide de rester deux nuits. Je préviens la petite dame et prévois ainsi d'aller faire le tour des lacs du coin demain, sans les bagages et sans avoir à me mettre en quête d'un toit pour le soir...

Je demande à Frau Schultz si je peux utiliser mon réchaud dans la chambre, elle n'y voit pas d'inconvénient, mais me propose si je le veux de me chauffer ma soupe. Elle m'invite même à m'installer sous la véranda pour manger.

Sympa...

Du coup, ma soupe chauffée, elle insiste pour me donner une assiette, un verre... du pain et la voila qui me dresse un couvert sous la véranda, pour que je puisse profiter des derniers rayons du soleil, vient s'installer sur le banc à côté de moi et nous commençons à discuter.

Je sens bien que sa première appréhension a disparu. Néanmoins, elle est effarée, pour ne pas dire effrayée, lorsque je lui raconte ce que j'ai fait depuis deux semaines... que je dors en camping seule, que je voyage seule...

Mais elle commence à se laisser apprivoiser et à me raconter un peu sa vie. Elle aime beaucoup les français, car son mari et elle ont accueilli deux "prisonniers" français pendant la guerre, un mec de Nantes et un de Lyon. Après la libération, se sont devenus des amis, ils sont décédés aujourd'hui, mais leurs fils sont venus la voir, et son récit était très émouvant. Elle avait les larmes aux yeux aussi en le racontant. C'était une soirée très spéciale.

A la fin de la soirée, je la quitte en la connaissant un peu mieux, et en la voyant autrement. Je pense qu'il en était de même pour elle. Je pense qu'elle avait besoin de me jauger un peu...

Je monte me coucher vers 21h et passe une excellente nuit, la fenêtre grande ouverte, réveillée par les sonnailles de 2 ou 3 vaches à proximité... 

Relevé du jour : 43817 km au compteur.

J'ouvre un œil... il est trop tôt... je replonge un peu, jusque 8h !! Je m'extirpe de ma tente et trouve mon voisin devant son petit chalet, en train de prendre son petit déj. Il me demande si j'ai passé une bonne nuit et me propose un café. Vraiment très gentil ça !!

J'accepte avec plaisir et nous voilà à papoter pendant plus d'une heure. Je ne suis pas pressée, je vais passer la journée à Wien et j'ai un train toutes les 1/2h environ.

En fait, il est très intéressant. Il est passionné par les Romains et essaye de vivre un peu à leur façon. D'où la tenue vestimentaire par exemple, la musique... Il vient souvent dans ce village car c'est un ancien camp romain avec des tas de vieux vestiges et des gens qui construisent encore des maisons selon les techniques romaines d'antan. Bref, il est vraiment passionné, et passionnant.

Il m'explique aussi qu'il est légionnaire... un légionnaire d'un type un peu particulier, mais là... j'ai pas tout compris !!

Il part dans la journée et libère le petit bungalow. Il me propose alors de le récupérer pour ce soir si je le souhaite. Il est vrai que pour éviter les moustiques et dormir un peu plus au calme, je serais mieux. J'accepte donc et je mets mes bagages à l'intérieur avant de prendre congés de mon voisin. Lui va encore au village romain ce matin et partira cet après midi. Je lui laisse donc toutes mes affaires dans le bungalow. J'ai confiance !

La location de la Hutte sera de toutes façons moins chère qu'une chambre d'hôtel ou un gite pour la nuit. J'ai besoin de récupérer et ma journée à Wien sera fatiguante. Je suis donc bien contente d'avoir trouvé cette solution.

Me voilà dans le train. J'arrive au centre ville de Wien en début de matinée et j'en prends déjà plein les yeux à la sortie de la gare. Je me renseigne pour savoir où est l'office du tourisme. La Karlsplatz que l'on m'indique est loin d'où je suis; la ville a l'air immense et il y a des tas de choses à voir dans tous les coins. Je décide donc de prendre une carte de métro/tramway/bus pour la journée. C'est la meilleure façon de pouvoir visiter la ville de façon optimale.

Mon ticket en mains, j'ai 8h devant moi pour découvrir Wien. Je parcours la ville de long en large... et en travers. Wien est une ville somptueuse. Je trouvais Prague magnifique, mais Wien l'est tout autant. Ce qui est super ici, c'est le recul que l'on peut avoir devant chaque bâtiment. Il y a des places, des squares, des jardins devant chaque immeuble, chaque hôtel particulier, chaque monument célèbre... Les grands axes sont aussi très larges, c'est une ville "d'espaces".

Se balader est très agréable, des bancs ou des chaises partout dans les jardins, des fontaines à eau potable, des toilettes facilement accessibles et gratuites...

Je découvre le Théâtre du peuple, le Parlement, le Palais de Justice, l'Hôtel de ville qui accueille un festival du film, le musée d'histoire naturelle...

Quelques monuments en vrac... je ne me souviens pas toujours ce dont il s'agit...

L'Opéra (je crois...)

L'église Saint-Etienne (Stephansdom)

Vers midi, une petite faim me tenaille. Je trouve une sandwicherie-self à base de poissons et crustacés... miam... frais, léger, délicieux !!

Je continue à arpenter la ville, et les découvertes souvent époustouflantes, ne manquent pas...

Un stand de militants contre le massacre des porcs... Les Autrichiens, comme les Allemands, militent beaucoup pour le respect dans le traitement des animaux notamment.

Une colonne intrigante, rue Graben, une des rues piétonnes du centre ville la plus fréquentée

A l'angle d'une maison, cette magnifique sculpture...

Une enseigne parmi tant d'autres

Place Saint-Michel, une place magnifique, sur laquelle se trouve le Hofburg, château de la famille des Habsbourg (famille de la célèbre impératrice Elisabeth de Habsbourg, qui n'est autre que Sissi)

avec des détails magnifiques pour peu que l'on prenne le temps de les voir...

Le Château de Hofburg sert de passage d'une place à l'autre, avec sous la coupole, le musée de Sissi, la même que ci-dessus !!

De l'autre côté du passage, une autre place, non moins somptueuse

Le musée de l'homme (je crois...)

puis, sur une grand place agrémentée d'un joli jardin,
le Kunsthistorisches Museum (Musée d'histoire de l'art)

avec en premier plan, la statue de Marie-Thérèse (euuuh... j'sais pas trop qui c'est celle là, mais le monument qu'on lui a dédié est magnifique !!)

Juste au-dessus du musée, la grande avenue qui mène au Théâtre du peuple

Le théâtre

quelques "jolies petites baraques..." ;-)

Une balance dans un parc, des fois que vous ayez des inquiétudes métaphysiques...

Un Hôtel particulier

Le Parlement

L'Hôtel de Ville (Rathaus) où se déroulait un festival du film...

En face de l'hôtel de ville, ce magnifique bâtiment

A proximité, un parc, avec, comme très souvent, une enfilade de bancs ou de chaises, ce qui permet de se reposer aussi souvent et aussi longtemps qu'on le souhaite.

Tout est fait ici pour que l'on ait envie de découvrir la ville à pieds, en flânant.

Les habitants du parc

J'attrape un tramway pour regagner le centre ville dont je me suis éloignée

Tiens... des plaques "Pont à Mousson"... ça sent la Lorraine !!

Et puis une copine à ma seven...

Le centre moderne de la ville

Une piste cyclable comme on en voit absolument partout... sans voiture qui roule ou qui stationne dessus... sans piétons qui les emprunte... une piste cyclable pour les cyclistes quoi...!!!

J'ai aussi eu le plaisir de voir la Hundertwasser Haus (merci Karine sans qui je ne l'aurais sans doute pas vue...) d'autant qu'elle est complètement excentrée. Elle porte le nom de son architecte, Hundertwasser, qui a su allier le béton, la céramique, la verdure, les jeux d'eau... c'est vraiment surprenant.

Un ensemble architectural très particulier, coloré, avec des piliers agrémentés de grosses perles, c'est vraiment curieux et très étonnant. Pour en savoir plus sur l'architecte, c'est par ici http://fr.wikipedia.org/wiki/Hundertwasserhaus

Quelques jours plus tard, en remontant le Bodensee, je suis tombée par hasard sur une autre œuvre du même architecte... nous en reparlerons !!

Quelques vues de la Hundertwasser Haus

Il me reste un peu de temps pour faire quelques courses comme de l'indispensable anti-moustiques, des fruits car j'en ai très envie, du pain, une soupe.. de quoi me faire un bon petit encas ce soir, dans ma cabane !!

J'ai aussi le temps de passer au cyber café que j'ai vu au cœur de la ville, pour mettre mon blog à jour, y publier quelques photos et aller lire mes mails.

J'y suis vers 17h15 et mon train est à 18h, il me faut moins de 10 min pour rejoindre la gare, donc, c'est jouable. Je prends 30 min d'internet, en principe cela aurait du suffire, mais j'ai pas mal de soucis avec ma carte mémoire, impossible de récupérer les photos qui y sont stockées.

Je dois souligner la gentillesse des deux jeunes qui tiennent ce cyber café et qui ont essayé par tous les moyens de récupérer mes photos... et ils y sont arrivés. Je les ai donc téléchargées sur la clé USB de 4 Go prêtée par Michel (Merci Mimi !!!) et ai ainsi à nouveau toute la place possible pour prendre autant de photos que je le souhaite.

Mais avec tout ça, je n'ai pas pu écrire autant que je l'aurais voulu sur le blog, ni publier les photos. Ce n'est pas grave, on verra plus tard. Le principal étant de rassurer les inquiets, sur ma progression !!

Il me faut juste quelques minutes pour attraper le métro qui passe à proximité et rejoindre la gare où j'arrive 2 minutes à peine avant le départ de mon train... Ouf !!!

En arrivant au village où je "réside"

Un avion qui fréquente l'aéroport tout proche

Un champ d'éoliennes (elles sont très répandues, tout
comme les panneaux solaires, en Allemagne et en Autriche)

Juste avant le camping, je saisis un joli coucher de soleil

Arrivée au camping, je retrouve avec plaisir le
petit bungalow en bois qui m'abritera ce soir.

Je constate avec plaisir qu'il y a 3 tentes sur le terrain. Mais je réalise vite que les campeurs ne sont pas sympa du tout... Il s'agit d'un couple et de deux personnes individuelles. Ils sont ensemble, tous à vélos... mais ne communiquent pas entre eux... bizarre !!

Alors que j'étais dans le bungalow occupée à faire mon lit, je vois le couple arriver et s'installer sur mon petit balcon, à la seule table dont je dispose... Je suis soufflée !!!

Ma porte est ouverte et le mec est assis devant, je ne peux même plus sortir du bungalow. J'étais tellement interloquée que je n'ai su quoi dire sur le coup.

Puis tout à coup, je leur ai quand même demandé ce qu'ils faisaient là... "nous mangeons, nous n'avons pas de table" !!!

Ben voyons !!

Je parle allemand assez facilement, mais pour la spontanéité, ce n'est pas toujours ça... Il m'est donc difficile de leur dire ce que je pense... de plus, j'ai quand même l'impression qu'ils n'en n'ont rien à faire !!

J'ignore s'ils sont autrichiens, allemands ou autres.

Ils terminent de manger et partent, sans même un merci... et en me laissant une table dégueu... non la quand même, je râle... en français bien sur, c'est inné !!!

Ils ne daignent même pas tourner la tête et vont laver leur vaisselle.

Une heure plus tard, je suis installée à table à noter dans mon cahier les évènements de la journée, quand le mec passe devant moi, en lâchant un pet monstrueux... et pas gêné pour deux sous !!!

J'en ai éclaté de rire tellement c'était "gros" !!! Je n'allais quand même pas aggraver mon ulcère pour des c**** pareils !! Mais j'ai quand même trouvé dommage que mes premiers vrais "contacts" avec mes semblables soient aussi primaires...

On m'y reprendra !!! finalement, je regrette mon hurluberlu d'hier soir !!!

En tout cas, ils peuvent toujours se pointer demain matin pour déjeuner sur la table, je la leur retourne sur la tête !!! Non mais !

En attendant, je m'enferme dans mon petit chalet, avec une couverture derrière la porte pour ne pas les voir et ne pas être vue... et je me mets au lit avec mon bouquin.

j'ai crapahuté, mais pas mamy seven, kilométrage inchangé : 43472 km au compteur.

Réveillée vers 7h, je traîne un peu au lit. J'ai peu de route aujourd'hui, moins de 150 km je crois. Je compte visiter Bratislava ce matin, et partir ensuite direction l'Autriche.

Je me lève, prends mon petit déj, remballe le campement, charge tout sur la moto, et m'apprête à partir.

En une heure trente, tout est prêt. Alors que j'allais partir, un jeune homme s'approche et me demande, dans un allemand à peu près aussi bon que le mien.. (!!!) si je viens bien de France et si je voyage seule. Là, évidemment, il est surpris et m'annonce qu'il est motard et qu'il adorerait faire ce genre de voyage, mais que maintenant, marié et père de famille, ce n'est pas facile. Nous discutons une bonne demi-heure. Il est très sympa. C'est un Tchèque et il est étonné que je voyage seule car d'après lui, le coin n'est pas trop sur... il s'est fait fracturer sa caravane hier alors qu'il avait emmené ses enfants se baigner au lac à côté du camping... Bref, il me recommande de bien faire attention, et je ne le trouve pas très rassurant.

Et moi qui ai laissé toutes mes affaires pour aller me balader hier soir... heureusement qu'il ne m'a pas raconté tout ça hier soir, j'aurais beaucoup moins bien dormi je pense !!!

Nous prenons congés et je me mets en route direction Bratislava pour visiter la ville. Je tourne pendant un moment au centre ville, sans pouvoir pénétrer à moto dans le "centre historique" comme ils appellent ici la ville vieille.

Je trouve alors un parking sous terrain pour y garer la moto et tout son chargement. Je demande comme je le peux au gardien si je peux stationner ici, et lui fais comprendre que j'aimerais que mon paquetage soit en sécurité. Il me fait signe de descendre au sous sol.

Alors que je cherche une place dans le parking, je vois un monsieur arriver en courant et me faire signe de me garer au pied d'une rampe d'accès. Je ne comprends pas trop pourquoi il me demande de me mettre là alors que ce n'est pas une place de stationnement...

Mais il vient à ma rencontre et me montre du doigt le plafond. Là, je vois une caméra... sympa le bonhomme, je suis ainsi assurée que ma moto et son chargement sont surveillés...

J'attache la moto, prends mon nécessaire de parfait touriste... l'appareil photo, mon sac à dos et remonte vers l'accueil avec mon casque et ma veste sous le bras. Là, le même monsieur me fait signe qu'il peut me garder mon casque et ma veste si je le souhaite. Super sympa...

Ce sera une des rares marques de gentillesse dont m'auront fait preuve les autochtones, je l'apprécie d'autant plus !!

Me voilà donc partie à l'assaut de Bratislava les bras légers... et c'est quand même plus agréable.

Brastislava est une ville beaucoup plus petite que Prague, ou même Pilzen en République Tchèque, mais non moins intéressante. J'ai beaucoup aimé, même si je n'en ai vu qu'une toute petite partie.

En voici quelques échantillons.

Une maison de la ville, non rénovée

L'église crachant ses fidèles à la fin de l'office

Comme partout ici, des tours de ville vous sont proposés tantôt en voiture ancienne, tantôt en vélo bizarre, tantôt en bus vieillot mais rutilant...

Sur le parvis de l'église, des commerces qui font penser aux Marchés de Noel chez nous...

La ville est truffée de ces personnages insolites... et souvent surprenants !!

Le Théâtre national de Bratislava et son parvis

Je me balade au hasard dans les rues de la ville. Le coeur de Bratislava est assez vivant, mais pas très étendu. On en sort rapidement pour se retrouver dans des ruelles moins touristiques, donc moins fréquentées, et par conséquent aux maisons moins rénovées.

Certains bâtiments sont cependant magnifiques... et très visités

Mon petit tour dans Bratislava terminé, je m'arrête dans un petit troc local pour déguster un croque-monsieur slovaque, excellent, avec une bonne bière. Je vais ensuite au parking récupérer ma moto et toutes mes affaires. Je retrouve tout sans aucun souci, récupère aussi mon casque et ma veste chez le gardien et règle mon stationnement, quelques couronnes seulement.

Me voilà dans la ville à nouveau, en direction de l'Autriche. Il est 14h ou 14h30 et j'ai encore un bel après midi devant moi pour filer me trouver un camping. Je regarde ce qu'il me reste comme argent slovaque et je trouve 400 Kr, de quoi mettre quand même quelques petits litres d'essence dans mon réservoir. Au prix où elle est, je ne vais pas cracher dessus. Me voilà donc à la recherche d'une station essence.

La, je dois dire que j'ai tourné un sacré moment avant de trouver, plus de 30 km sur mon compteur !!!! J'ai ainsi visité les faubourgs de la ville, semblables aux banlieues des grandes villes de par chez nous, par bien des côtés. La surpopulation, les barres d'immeubles, les zonards dans la rue, le bruit, la saleté... Bref, après avoir fait au moins trois fois le tour de la ville... je trouve une station, je dépense tout mon argent en carburant et je me dirige cette fois vers l'Autriche.

Au bout de ce pont, qui surplombe le Danube, c'est l'Autriche...
Je n'aurai qu'à suivre le Danube jusque Vienne...

J'arrive en Autriche

Quelques kilomètres à peine derrière le panneau,
on peut encore appercevoir Bratislava avec la vieille ville et le château ici

et la ville nouvelle de ce côté

Le premier petit village autrichien traversé est sympa. Calme, propret...

Je me sens tout à coup comme plus tranquille... non pas que j'sois inquiète ou angoissée, mais rien que l'idée de pouvoir communiquer avec mes semblables me fait le plus grand plaisir.

La route se déroule devant moi, droite, peuplée d'automobilistes un peu plus "civilisés" que ceux que j'ai pris l'habitude de côtoyer depuis presque 2 semaines maintenant...

La plaine du Danube qui relie Bratislava à Vienne, est monotone et désespérément plate... mais quoi de plus normal pour une plaine... L'environnement est sans grand intérêt.

Je traverse une foultitude de petits villages tous plus jolis les uns que les autres, avec des terrasses aux cafés, chose que l'on ne voit pas en Rép tchèque, en Pologne ou en Slovaquie, exception faite des centres des grandes villes. On sent qu'ici, les gens prennent déjà plus le temps de "vivre".

Si l'architecture n'est pas radicalement différente des villages slovaques, leur entretien, leur aménagement, leur propreté, la couleur des maisons... tout ceci fait une différence énorme et je me sens un peu comme chez moi. C'est assez difficile à expliquer... Le fait est que j'ai réalisé que j'étais contente de me retrouver en terrain "ami", à défaut d'être connu.

Le comportement des gens est différent. Je n'ai pas ressenti cette indifférence latente chez les Slovaques, comme chez les Tchèques ou les Polonais, qui visiblement n'ont que faire d'une touriste en quête d'un café ou d'une chambre.

Ici, il en est tout autrement. Les gens sont accueillants, ouverts aux autres, serviables... Je me sens vraiment bien, et je réalise combien le manque de communication et l'indifférence des gens était éprouvant.

Je traverse les petites villes de Hamburg an der Donau, puis Maria Ellend avant d'entrer dans Wien. Là, je longe une raffinerie de pétrole gigantesque, puis l'aéroport de Wien avant de pénétrer vraiment dans la ville. Je suis les panneaux "Centre Historique" quand j'en trouve... et suis déjà émerveillée par la quantité de magnifiques bâtiments que j'aperçois de tous les côtés. Je traverse le centre ville mais tout est réservé aux piétons et il m'est impossible de trouver le bureau de tourisme. En plus, ce n'est vraiment pas facile de s'arrêter en moto quelque part pour demander son chemin...

Je regarde ma carte et me dit que l'idéal serait de reprendre la route d'où je viens, car j'en avais vu plusieurs d'indiqués sur des panneaux...

Je cherche sur ma carte une des villes concernées avec une voie ferrée à proximité, histoire de pouvoir revenir passer la journée demain à Wien, mais en train, en laissant la moto au camping.

Je fais donc demi-tour, avec bien du mal pour retrouver la route... et je trouve un camping dans une petite bourgade à 80 km au Nord de Vienne, Petronell Carnoturum (ou quelque chose dans le genre !!!), ancienne cité romaine et haut lieu du souvenir...

La ville est truffée de sites archéologiques, de musées romains...

Le camping se trouve dans le complexe de tennis, gym... bar resto tenu par un couple très sympa. J'ai un peu de mal à comprendre ce que le monsieur qui m'a accueilli me dit car il a un accent autrichien très prononcé...

Il n'y a personne au camping, pas une tente, pas une caravane, et le gérant me fait comprendre qu'il quitte les lieux vers 22h. Du coup, j'hésite à m'installer ici, car je n'ai pas envie de me retrouver seule au milieu d'un champ, quand le gérant sera parti...

Il comprend mon hésitation et m'informe qu'un mec très gentil, un habitué, a loué l'unique cabane qui se trouve dans le camping. Si cela peut me rassurer...

Ok, je m'installe donc à proximité de la cabane.

Alors que je suis en train de monter ma tente, je vois arriver un mec bizarre... de longs cheveux retenus par un catogan et couvert d'un fichu en tissus, une robe de grosse toile, un sac en bandoulière, une grosse broche sur le buste, des spartiates...

Il s'approche de la cabane, j'en déduis donc que c'est mon voisin. Je le salue et lui demande si cela ne le gêne pas que je me sois installée à proximité.

Il semble sympa, un tantinet original, mais sympa. Il ouvre sa cabane, sort un poste de radio et met une cassette. Il écoute la musique, sans rien dire, comme en pleine méditation, éclairé seulement par une petite bougie rouge qu'il a posée sur la table...

Je suis en train de manger ma soupe, assise sur un banc posé là, au pied d'un arbre et je livre un combat infernal avec les moustiques, nombreux et terriblement voraces. Il me propose un produit anti moustique que j'accepte avec soulagement.

Je termine mon frugal repas et vais prendre ma douche, au gymnase. C'est marrant comme concept, mais pourquoi pas...

A mon retour de la douche, mon voisin m'a dégotté une petite table qu'il m'a installée devant le banc en me disant que cela sera plus pratique pour le petit déjeuner demain matin.

Sympa.

Ma soupe terminée et ma vaisselle faite... je prends congé et file sous la tente à l'abri de l'assaillant volant !!! La musique de mon voisin me berce... mais j'aurai quand même beaucoup de mal à m'endormir car entre l'autoroute qui passe au-dessus du camping, les grillons qui font pas mal de bruit, et les trains qui passent à proximité... j'ai du mal à trouver le sommeil !!!

La nuit défile lentement et au petit matin, il me semble ne rien avoir dormi... mais bon, j'ai quand même du me reposer un peu !

Relevé du jour : 43472 km au compteur.

Bonjour la nuit !!!!!

3 couples en vacances dans leur caravane qui doit rester au camping à l'année, juste à côté de moi, ont fait le bazar toute la nuit. C'était vraiment l'horreur. Ils étaient ivres, mettaient la musique à fond dans la voiture, ne cessaient de claquer les portières sans arrêt, parlaient fort, riaient ou criaient, trinquaient ou s'engueulaient... je ne sais pas trop !!

Les deux petits allemands d'à côté de moi n'ont pas du dormir beaucoup non plus, je les ais entendus se relever plusieurs fois.

Vers 1h30 du matin, nos voisins se calment un peu, mais à 5h, branle bas de combat, ça recommence. Je n'avais qu'une hantise, c'est qu'un des hurluberlus prenne le goût de monter sur la moto et me la mette par terre !! Et ça crie, et ça rigole... Pour couronner le tout, voilà un chien qui se met à aboyer dans le camping, quelques emplacements plus loin... il est inutile d'espérer se rendormir...

Je me lève, m'habille, déjeune, remballe mes affaires et mets les voiles... pas fâchée de quitter l'endroit. Au moins, je serai en route de bonne heure. La brume recouvre le lac... c'est beau.

Je file en direction de Chocholow pour revoir ce magnifique petit village plein de maisons en bois, que Juliet m'avait fait découvrir il y a quelques années.

Me revoilà donc en Pologne pour quelques kilomètres, juste le temps d'aller au village puis retour en Slovaquie. Les maisons de Chocholow sont en bois, tout en bois... non peintes, non traitées, non vernies... uniquement lavées une fois par an ou tous les deux ans, avec de l'eau chaude et du savon noir. De ce fait, le bois garde une jolie couleur miel, chaude et naturelle. Elles sont magnifiques. Certaines ont des portes sculptées, ou des corniches taillées dans le bois telles de véritables dentelles...

Je vous laisse admirer...

Une chapelle récente, à la sortie du village

Je quitte Chocholow, et du coup la Pologne, pour repasser en Slovaquie quelques kilomètres plus loin. Je retraverse un autre village aux maisons toutes en bois, mais cette fois, le bois est traité, enduit d'une espèce de goudron ou de substance épaisse, noire qui doit le protéger des attaques de la vermine et des méfaits des intempéries... mais c'est moins joli...

Vous remarquerez que les groupes de maisons sont collés les uns aux autres, comme pour se protéger, se réchauffer...

Un peu plus loin ce jour là, je remarque un panneau qui me surprend... me fait sourire, mais sans plus. Je fais demi-tour pour le prendre en photo, j'ai bien fait, je n’enai jamais revu d'autre. Pour nous donner le frisson, nous sautons des ponts, nous descendons les rivières... mais les Slovaques ont décidément de drôles de manières de chercher le grand frisson...

Le long de la route, des étendues de foin qui sèche, posé sur des supports en bois, pas étalé au sol comme chez nous. Cela fait de jolis petits monticules, comme des petites huttes de foins à travers champs.

Les supports en bois vides

ou recouverts de foin

Au fond, les Carpates

Aujourd'hui, ça doit être le jour national de ramassage des pommes de terre, si j'en crois le nombre incroyable de champs remplis de personnes de tous les âges, des enfants aux grands-parents, occupés à glaner les pommes de terre sorties de terre par la main de l'homme, ou parfois, pour les mieux lotis, par un genre de charrue tirée par un tracteur.

Je m'arrête faire quelques photos, et je reprends ma route.

Un paysan fume son champ, à la main...

Les gens travaillent dans les champs, complètement indifférents à l'arrêt d'une moto sur le bord de la route, et à la curieuse qui les photographie..., et je les comprends bien...

Je redémarre et reprends ma route. Ce qui est frappant avec la signalisation routière en Slovaquie, comme en Pologne d'ailleurs, c'est que l'information sur la vitesse n'est pas aussi présente que chez nous. Si jamais on loupe le premier panneau indiquant la vitesse, il n'y a plus qu'à suivre les autres pour rouler à la bonne vitesse, et encore, rien n'est moins sur !!

Si la vitesse baisse, c'est indiqué, mais dés la fin de limitation provisoire, plus rien... Je roule donc, la plupart du temps... "au pif" !! De plus, ici, tout le monde double à tout va... où que ce soit, on se retrouve toujours avec une voiture en face de soi... sur des grandes routes, comme sur les axes secondaires, où il y a parfois juste la place pour se croiser. Ca double à gauche, parfois même à droite... il faut vraiment avoir des yeux partout. Moi qui trouvais que les Italiens roulaient comme des fous, je n'avais encore rien vu... mais le comportement en agglomération est toutefois différent.

La route que je prends est déplorable... de véritables ornières sont creusées dans le goudron... de profonds sillons sur la longueur de la route, c’en est dangereux lorsque l'on veut changer de voie, ce sont de vraies montagnes russes. Une fois les deux roues dans le même sillon, mieux vaut ne pas essayer de prendre un virage trop rapidement, au risque d'avoir un des cales pieds qui frotte... et pour l'avoir testé... je vous assure que cela fait une drôle d'impression...

Sans compter le nombre de fois où j'ai failli me casser la figure au premier feu rouge, en essayant de trouver le sol qui se dérobait sous mes pieds... tellement le sillon est large est profond. Bref, à part l'état de la chaussée en elle-même, la route en général est au contraire magnifique. Bordée de montagnes, de belles forêts, et sous le soleil. Que demander de plus !!

Un château, aperçu depuis la route

Une magnifique maison, complètement laissée à l'abandon

Il fait beau et il n'est pas très tard, je décide donc de poursuivre jusque Bratislava. Je longe les faubourgs de la ville qui ressemblent finalement à nos banlieues par bien des points.

Une particularité cependant... le long des barres d'immeubles devant lesquelles je passe, je remarque de drôles de "capots" en fer, énormes... Curieuse de nature, je fais demi-tour et prends les contre-allées qui longent les mêmes immeubles, histoire de voir ce dont il s'agit. Et là, je comprends que ce sont des abris pour les voitures, sortes de garages "amovibles". Assez astucieux comme truc finalement. Cela prend la place d'une voiture, peut être un peu plus large, et pas besoin de déneiger la voiture le matin, ni de gratter le pare-brise...

J'arrive à Bratislava vers 15h, je trouve un camping à l'entrée de la ville. 260 Kr c'est 100 de plus qu'hier et il est en pleine ville et cela ne me dit rien. J'en ai repéré un autre sur ma carte à Senec, au bord d'un lac, à 30 km de Bratislava, sur la route que je viens de prendre. Qu'à cela ne tienne, je reprends donc la même route (j'ai eu un mal fou à la retrouver et à sortir de Bratislava, les indications de direction c'est vraiment pas leur truc !!).

Sur la route du camping, je tombe sur un repère de Nains de jardins, fausses cigognes, figurines de motards ou autres animaux en tout genre !!!

Hilarant...

J'arrive au camping, ici c'est 300 kr... décidément, mais le camping a l'air plus sympa. Il y a beaucoup de tchèques et de polonais... je tourne dans le camping à la recherche de la réception mais ne trouve rien. Ici, c'est portes ouvertes !!! Le camping est au bord d'un lac, pour y accéder il suffit de prendre une route qui vient se terminer ici... je ne vois ni grille, ni pancarte, ni indications autres que les tarifs.

Il y a un monde fou au bord du lac, des buvettes, des restos... un tas de promeneurs à pieds, à vélos, des familles avec les poussettes... c'est sympa, mais cela ne ressemble pas à un camping. En revanche il y a un hôtel.

Bon, je refais un tour dans le camping et je fini par demander à un monsieur assis devant son camping car. Un hollandais visiblement. Très sympa, il m'explique que la réception est à l'hôtel. Je me rends donc à l'hôtel où l'accueil est des plus froids... mais bon !!! Effectivement, c'est l'hôtel qui, accessoirement, fait camping sur la pelouse qui l'entoure. Les toilettes et douches sont au rez-de-chaussée de l'hôtel. Je règle ma nuit, vais m'installer auprès du camping car de hollandais à qui je me suis adressée tout à l'heure (ce sont les seuls qui ont l'air à peu près "cool"...). Une fois ma tente montée, ma douche prise, je vais faire un tour le long du lac, boire une bière et écrire quelques lignes sur mon fidèle cahier.

Quelques vues de l'endroit

Les bungalows, comme dans chaque camping par ici

Je retourne à ma tente manger ma soupe "polonaise", que j'ai acheté sur les conseils de Juliet et je dois dire que je la trouve très bonne. Cela vaut largement nos soupes sachets Knorr et autres Liebig !!!

Mon petit chez moi

Je vais me balader un peu histoire de dire que je ne me couche pas juste après manger... pour digérer un peu quoi !!! Et puis, une petite marche avant d'aller se coucher, c'est plutôt agréable. Le temps est doux et les lieux sont sympa.

De retour à mon campement, je bouquine un peu à l'extérieur, tant que la lumière est suffisante, puis je rentre dans ma tente... il est 20h et il fait nuit !!! J'espérais un peu que mes voisins auraient envie de discuter, mais visiblement non...

Pas grave, mon livre m'attend !!!

Bonne nuit tout le monde !!

Relevé du jour : 43242 km au compteur.

6h30... jour du départ. Bien réveillée, j'attends que Juliet et Tadek se lèvent avant de faire trop de bruit. Je rassemble mes affaires... vais prendre ma douche et remplis les "trous" de mon journal de voyage. A 9h, je vais me faire un café car je voudrais partir vers 10h maxi. Il faut que j'attache les bagages, que j'aille faire le plein et que je prenne congé de mes amis, un peu triste c'est vrai, mais j'ai de la route.
Je ne fais pas durer le départ car j'ai quand même un peu les boules de partir toute seule... surtout après ces 4 jours trés agréables chez mes amis.
Je sors du village et prends l'autoroute à quelques kilomètres en direction de Katowice. J'y arrive aux environs de 13h. Il y a des travaux sur l'autoroute et je suis bloquée pendant plus d'une heure sur cette autoroute. En plus des travaux, il y a un accident... c'est le vrai bazar !!
La région est très industrialisée, il y a de grosses cheminées d'usine partout, c'est vraiment moche. Je quitte l'autoroute après Katowice et je ne m'éternise pas. En route pour Bielsko Biala et si je n'y arrive pas trop tard, je continuerai à descendre en direction de la Slovaquie. J'ai repérè un lac avec un camping sur la carte. La route défile sous le soleil. Les villages traversés sont de plus en plus jolis, ruraux, montagnards... Les maisons en bois comme celles de Chocholow sont de plus en plus fréquentes. J'en prends quelques une en photo. Là, au moment où je redémarre, dans le village, en plein virage, je vois une forme humaine allongée au milieu de la route.
Tout d'abord j'ai pensé que c'était un gamin tombé à vélo ou autre... mais en m'approchant, je distingue un homme, allongé, recroquevillé, avec un sachet de courses à la main. Je m'arrête pour aller l'aider, et là, je le vois qui se reléve, puis qui s'affalle complétement sur la chaussée, à l'endroit même où il était.
Je réalise alors qu'il est ivre mort... je renonce à aller l'aider, ne sachant jamais trop comment ce type de gugusse peut réagir, mais je reste là pour faire signe aux voitures qui arrivent.
Je vois alors deux mecs venir le relever et le déposer sur le trottoir... où il retombe tel une vraie loque...

Je remonte sur ma moto et poursuis ma route... je ne pense pas pouvoir quoi que ce soit pour lui, malheureusement !!
J'en aurai vu encore 2 ou 3 au cours du voyage... mais moins que les fois précédentes, c'est vrai.

Je m'arrête quelques kilomètres plus loin, à Korbielov, station de frontière pour écouler mes Zlotys avant de passer à la Couronne slovaque... Il y a aussi un bureau de change, j'en profite donc pour faire du change car nous sommes dimanche et tout est fermé partout. Comme je n'ai pas encore mangé, je passe aussi au Sklep (la petite épicerie) du coin m'acheter un yaourt liquide, un morceau de saucisse, un peu de pain... et une tablette de chocolat comme dessert (chuuuut !!! je sais....)
Lorsque je rejoins ma moto, un mec s'approche de moi et me demande en anglais si je viens bien de France, où je vais, ce que je fais comme "trip". Il est motard lui aussi. Effectivement, je l'ai vu arriver, lui en Africa Twin et son collègue en Transalp. Ils sont étudiants tous les deux à Krakovie et font la traversée des Carpates sur le week end, par les grands sommets, une sorte de "route des grandes alpes" slovaquo/polonaise quoi !! Très sympa le mec, j'aurais bien continué la route avec eux tiens !!

Dernières maisons polonaises...

Frontière Slovaque

Je passe la frontière fantôme, comme toutes celles que j'aurai passé finalement, et traverse alors une succession de villages. La route suit une espèce de crête et les villages se touchent les uns les autres avec uniquement des maisons le long de la rue principale et en fond, les Carpates. C'est vraiment extraordinaire. Les maisons en bois, vieilles et décaties, alternent avec les constructions neuves. 20 km dans une seule rue avec les panneaux de fin et de début de village qui alternent, ça fait vraiment bizzare.

Quelque part sur la route, un joli petit pont

Me voici arrivée au bord du lac Voda Nadrz Orava, c'est là que j'ai vu un camping sur ma carte. J'ai eu du mal à le trouver et personne ne sait rien ici... En plus, personne ne parle anglais ni allemand, même parmis les jeunes. Je suis sans cesse confrontée à cette fameuse "barrière de la langue".
Une fois dans le camping, je prends un emplacement, à regret, car l'ensemble du camping n'est pas trés attrayant... la réfléxion que je me suis faite spontanément fut "c'est pourri ici" !!!!!!!!! Tout en pente, sol dégueu... mais bon, il est 18h, à priori les campings ne sont pas nombreux et je ne veux surtout pas prendre le risque de me retrouver la nuit, sans savoir où dormir, dans un pays peu accueillant, et dont je parle pas la langue...

Je m'installe tant bien que mal, un peu en pente, mais ça devrait aller. Je suis à côté de deux jeunes allemands qui sont en vélo, ils ne sont pas trés bavards non plus...
Je vais prendre ma douche : pas d'eau chaude... pfff, ça caille mais bon, ça fait du bien quand même.

Mon campement

Je me balade un peu dans le camping pour faire quelques photos.

Le petit lac

Les bungalows du camping

Les blocs douche
(faut avoir envie de se laver... !!)

Je file ensuite au resto d'à côté du camping prendre une bière de 50cl pour 1€ (et c'est cher !!! j'en ai trouvé à moins cher que ça !!). Je suis face au lac, super bien installée.

Vue sur le lac depuis la terrasse du resto

Mais le jour se couche, il me faut retourner au camping préparer ma soupe tant qu'il fait jour pour pouvoir manger chaud avant de me coucher.

C'est un peu dur de se retrouver toute seule quand même... sans personne à qui parler. Je n'aurais pas cru que cela serait si difficile. J'ai l'habitude de partir seule, mais en France ou en pays francophone et du coup, la solitude est moins pesante car on trouve toujours quelqu'un avec qui papoter.
Je me retrouve donc sous la tente vers 20h avec ma pile et mon bouquin. La nuit sera fraiche mais je suis bien.

Nous avons repris la route et les roues tournent : 42814 km au compteur.

Juliet est rentrée assez fatiguée de sa journée à Varsovie hier. Nous prenons donc la matinée pour qu'elle puisse récupérer un peu et moi, me la couler douce par la même occasion... En fin de matinée, nous partons en direction de Poznan, au Nord de Wroclaw car elle veut me faire découvrir la région des lacs pour le développement et la promotion de laquelle elle a travaillé. Nous y arrivons en début d'après midi.
De magnifiques forêts à perte de vue, des ramasseurs de cèpes partout, qui vendent le produit de leur récolte à même la route... des lacs, de jolis petits villages... je suis sous le charme.

Un ensemble de maisons en pleine forêt, ce qui devrait devenir "LA maison" du futur par Naturel Régional de la région des lacs.

Les villages ici me font beaucoup penser à ceux du nord de la France, comme ceux du Nord de la France me faisaient penser à la Pologne (normal !!) la première fois que je suis montée un peu plus au Nord que Paris !!
De la brique rouge, un peu de bois, des maisonnettes simples aux jardinets discrets, dans des villages qui sentent le charbon...

Cette bâtisse pourrait tout aussi bien abriter un estaminet,
à proximité de Lille ou Cambrais...

Avec à l'arrière une de ces anciennes usines...

Un Rynek au centre du village, comme les grands places dans de nombreux villages du pays chtimi.
Tout y est.

En campagne, nous voyons de plus en plus de maisons à colombages. Les lacs quant à eux sont superbes et constituent maintenant une réserve naturelle.

Nous nous arrêtons, au bord d'un lac réservé à la pêche. Chacun peut y louer cannes, nasses, filets... pêcher ce que bon lui semble et payer au poids en repartant.

On peut aussi déguster sur place du poisson fumé, ce que nous avons fait,
Juliet, Aleks (le chien...) et moi !!

Les toilettes sont sommaires, mais au moins, il y en a...

S'en est suivie une longue balade autour des lacs très fréquentés par des colonies de canard, cygnes et autres poules d'eau. J'ai même vu un arbre décoré par des hérons... je n'avais jamais imaginé qu'un héron puisse se plaire dans un arbre !!

Les hérons dans les arbres

Un moulin à l'abandon, sur la route.

Un nid à cigognes

Un cueilleur de cépes, vend ses champignons

La plaine de Wroclaw avec les Carpates, au fond...

Cette journée passée en campagne, au calme entre lacs et forêts sera la dernière passée avec mes amis.

Nous rentrons à la maison retrouver Tadek pour notre dernière soirée ensemble. Je dois rassembler toutes mes affaires, faire un petit chek up à ma façon pour m'assurer que tout est en ordre avant de reprendre la route (niveaux d'huile, de liquide de frein, pression des pneus, graissage...).
Nous optons pour un petit resto pas très loin de Gniechowice. Spécialités polonaises accompagnées d'une bonne bière en terrasse, une manière fort sympathique de passer notre dernière soirée ensemble.

Un beau coucher de soleil sur les montagnes, au retour

En rentrant à la maison, nous regardons un film en VO. En fait, ici, les films américains sont boublés en polonais par une voix off, masculine... qui fait toutes les voix !!
Imaginez seulement ce que cela peut donner... tous les personnages, féminins comme masculins, sont doublés par une seule et même voix, quasiment sur le même ton... Cela m'avait fait beaucoup rire la première fois, cela ne cesse de me surprendre encore aujourd'hui...

Une bonne nuit là-dessus, je reprends la route demain matin, pour la Slovaquie.

Fini les vacances mamy... pour le dernier jour de repos : 42435 km au compteur.

Bonne nuit, encore une fois, j'ai super bien dormi... il ne faudrait pas que cela devienne une habitude, le retour au camping va être terrible !!
J'entends bouger un peu vers 7h. C'est Juliet qui se prépare à aller prendre l'avion à Wroclaw pour Varsovie. Elle a un rendez-vous important pour son boulot. Je passerai donc la journée avec Tadek qui, auparavant, l'accompagne à l'aéroport. Je me lève doucement, prends un bon petit déj et m'occupe un peu de décharger les photos de mon APN et de mettre à jour mon blog. Dés que Tadek sera de retour, nous partirons tous les deux en direction de la Basse Silésie pour la journée.

Pour vous expliquer en deux mots, Tadek est sculpteur, il travaille à la restauration de sculptures ornementales sur des bâtiments célèbres ou qui le deviendront... mais il réalise aussi des oeuvres sur commande. Pour avoir une idée de son travail, je vous mets le lien vers son site (en anglais), il est vraiment trés doué. De par son travail, il s'intéresse beaucoup à l'architecture, mais aussi à l'histoire... il en sait beaucoup plus que moi sur l'histoire de France par exemple...

Il est très attaché à son pays, malgré ses contradictions et malgré tout ce qui se passe. Il m'a emmenée voir des châteaux, des maisons de maître, des merveilles, complétement abandonnées, en ruine, envahies par la végétation, oubliées de tous... C'était parfois très émouvant, et encore une fois, ce ne sont pas des endroits que l'on découvre par hasard... il faut vraiment un guide... et j'en avais un des plus érudits. Cette journée fut passionnante, malgré un temps maussade : il a plu toute la journée !!!

Tadek est de retour de l'aéroport vers 8h30, nous prenons un bon café ensemble, prenons le chien, et partons à la découverte de l'histoire de l'architecture "silésienne", vue par Tadek.

Sur la route, à l'entrée d'un pauvre petit village qui ne payait pas de mine, Tadek me montre, caché derrières une haie d'arbustes sauvages, un chateau magnifique, complétement à l'abandon. Je ne le prends même pas en photo, on ne verra rien du tout...
Quelques kilomètres plus loin, un autre, moins délabré, mais abandonné tout de même, le long d'un joli cours d'eau...

Pas trés loin de là, près d'une église, une grosse bâtisse dont le toit a été rénové. Tadek m'explique que l'Union Européenne financait la rénovation, mais cette maison a été construite par les allemands, avec une technique bien particulière que personne ne maîtrise aujourd'hui en pologne. La rénovation s'est donc limitée au toit, et la maison restera en l'état... Une abérration de plus...

L'église à proximité est trés intéressante.

Cette vierge entourée d'une guirlande électrique nous fait sourire... c'est kitch au possible !

Quelques kilomètres plus loin, mon guide pénêtre dans un village, prend une petite rue, et nous arrivons dans une cour au fond de laquelle trône un magnifique petit chateau, en réfection cette fois...
Mais selon Tadek, les travaux ne sont ni faits, ni à faire !! Je prends quelques photos de la bâtisse et de la cour, alors que Tadek va voir à l'intérieur...

L'intérieur en travaux...

La cour du château, habitée...

Notre petite virée se poursuit avec un arrêt casse croûte dans une petite ville dont j'ai oublié le nom... Tadek m'emmène à la boulangerie acheter une spécialité polonaise. Un genre de petit chausson fourré à la purée de tomates, légèrement sucré... c'est très bon. La boulangerie n'est même pas signalée à l'extérieur, on pousse une porte à l'angle d'une rue, et on arrive dans un petit sas de 5m²... la boulangerie !!

L'entrée est juste derrière la voiture camionnette

Un petit tour dans la ville nous permet de découvrir la façade de l'hôtel de ville

les petits commerces et les jolies maisons colorées aux toits ondulés par de jolies vagues tuilées...

Dans cette ville, se trouve aussi une des plus vieilles fabriques de textile du pays... Malheureusement, il pleuvait trop fort pour pouvoir prendre des photos intéressantes...

Nous reprenons la voiture, sous la pluie, pour Krzeszow (prononcer Rérouf) où se trouve la basilique de l'assomption, qui fait partie de l'abbaye cistercienne du même nom, et qui, selon Tadek, possède la plus belle façade baroque de toute la Pologne, et là, c'est le sculpteur qui parle !
Effectivement, cette église est superbe. Son fronton est découpé en trois corniches : terrestre, centrale et céleste.

Et si j'ai été impressionnée par la façade... l'intérieur me réservait de bien plus grandes surprises encore...

Pour vous donner une idée de la hauteur de l'intérieur... regardez dans le petit rond blanc que j'ai tracé sur la photo... à l'intérieur il y a une personne qui participe à la rénovation de l'édifice... vous aurez une bonne idée de l'échelle !!!

L'escalier qui mène au clocher est fait de bois, un seul tronc ou grosse branche, par marche... impressionnant !

A l'extérieur, en haut d'une des ailes latérales, une sculpture représente "la porte du ciel".

Tadek va discuter un peu avec les voisins de l'église, qui coupent et rentrent leur bois.

La basilique et la maison attenante.

Nous sommes restés un sacré moment ici, il y a tellement de choses à voir...

Nous partons maintenant pour un petit village pas très loin de là dont je n'ai pas retenu le nom... Il a été quasiment entièrement détruit pendant la dernière guerre. Les habitants ont reconstruit les maisons comme ils ont pu, pas toujours dans les règles de l'Art... mais la ville retrouve une allure de petite ville polonaise d'aujourd'hui.

Autour de l'église, le cimetière, là aussi, est à l'abandon et sert de dépotoir...

Dommage, car certaines pierres tombales, déplacées, sont trés intéressantes

En se baladant dans la petite ville

Les anciennes habitations, sauvées des incendies qui ont détruit la ville. Elles abritent aujourd'hui le musée.

La suite de notre petit tour en basse silésie nous conduit dans un endroit très spécial. Il s'agit d'une usine désaffectée... occupée avant les années 50 par les allemands qui y employaient des gens à y fabriquer... on ne sait quoi.
En effet, le plus grand secret a toujours été gardé sur ce qui sortait de cette usine. Les gens qui y travaillaient ont été réduits au silence.
A l'époque, ils étaient logés dans des "maisons" (si on peut appeler ça comme ça...) construites à proximité de l'usine, et recouvertes de terre et de végétation pour ne pas être repérées du ciel...
Tadek m'y a emmenée... et je ne peux pas dire que l'endroit était réjouissant...
Les photos sont assez troubles car nous roulions... et je n'ai pas vraiment eu envie de m'arrêter pour "visiter"...

L'usine. Il n'en reste presque plus rien, mais surtout aucune trace pouvait laisser devenir ce qui en sortait...

Les habitations dans la forêt, avec des routes spécialement construites pour y mener. Quand on y est, je vous assure, ça fait froid dans le dos.

Après ce troublant intermède, nous reprenons la route et traversons de pauvres villages où l'alcool fait encore des ravages. L'heure avance et nous devons récupérer Juliet à l'aéroport à 19h. Nous avons toutefois le temps de visiter une dernière église barroque, de "troisième catégorie" comme dirait ironiquement Tadek...
En effet, ici à la Basilique de Kamienna Gora, les sculptures n'ont rien à voir avec ce que nous avons vu par exemple à Krzeszow... ici chaque personnage a une expression bizzare, comme ahurie... c'en est parfois presque drôle.

La Basilique

La ville

Des fillettes qui dansent, ici comme ailleurs, au son d'un radio K7

Les statues de la basilique de Kamienna Gora

Il est tard, nous quittons la basilique et il pleut toujours... il est temps de filer sur l'aéroport de Wroclaw. Nous rentrons ensuite tous les trois à la maison et nous faisons une petite soirée tranquille.

Encore une journée sans moto... kilométrage inchangé : 42435 km au compteur.

Une excellente nuit !!!
ça commence à bouger dans la maison et je suis le mouvement. Je trouve Tadek et Juliet avec un grand café devant les news. Nous déjeunons tous ensemble et la matinée se passe doucement. C'est les vacances !!
Vers 11h30, Juliet et moi partons direction Swidnica voir l'église en bois et le château de Ksiacz à Walbrzych.

La gare de Swidnica

J'avais déjà vu cette magnifique église en bois il y a quelques années, lorsque les travaux de réfection commençaient seulement. Elle est en effet inscrite au patrimoine de l'UNESCO et à ce titre, reçoit des subventions pour les travaux d'entretien.

L'intérieur résolument barroque... photos interdites, donc, j'ai "volé" ces quelques prises... mais sans flash bien entendu, elles sont donc loin d'être réussies, mais on peut y voir la richesse des lieux...

Un peu d'histoire... elle date de 1652 et a été construite par les membres de l'ordre des franciscains suédois qui avaient fait mains basses sur la ville de Swidnica à l'époque. Les Habsburg ont été quasiment obligés de leur accorder l'autorisation de constuire une église. Ils l'ont donc fait, en les autorisant à n'utiliser que du bois, de la paille et de la terre... Pas de pierre, pas de clou. Ils espéraient bien alors que leur église brulerait à la première occasion... et que ces suédois repartiraient alors chez eux.
Seulement voilà, près de 400 ans plus tard, l'église est toujours là, et elle est magnifique. C'est l'une, si ce n'est pas "LA" plus grande église en bois d'europe. Il y en a eu 3 de construites et deux sont encore là aujourd'hui, et sont inscrites au patrimoine de l'UNESCO. Dommage que le cimetière autour soit laissé dans un abandon total. Mais il reste à espérer que là aussi, les travaux avanceront...

Dans l'enceinte des lieux se trouve une tour et une maison d'habitation... il est midi, quelque maman prépare à manger, le fumet s'échappe des fenêtres, ça sent rudement bon d'ailleurs...

Au fond du parc, des bureaux

Nous partons ensuite vers Walbrzych pour visiter le chateau de Kziacz (prononcer "Kchonch").

Un resto en passant dans la ville

C'est un château baroque qui sert aujourd'hui de lieu de séminaire, convention, mariages somptueux et diverses manifestations.

L'escalier qui mène aux jardins à la française

Nous nous baladons et allons manger au petit resto à l'entrée du château. Une salade et des canapés au saumon, typiquement polonais. Le tout accompagné d'une bonne bière et d'un peu d'eau...

Nous quittons les lieux vers 17h car nous avons un peu de route et Juliet a pris rendez vous chez les véto pour emmener Aleks (le chien), de son petit nom Zenek (ne cherchez pas c'est polonais !!) qui s'est blessé. Le véto est à Legnica, une quarantaine de kilomètres au nord de Wroclaw. Arrivés sur place, je laisse les "parents" accompagner le chien pour sa séance d'acuponcture, et vais me balader dans le quartier...

Quelques photos du coin...

Les commerces

Les grands ensembles

Je retrouve tout le monde chez le véto (très très sympa d'ailleurs... ) et nous rentrons pour un picnic improvisé à la maison... il est tard !!

mamy seven est toujours au repos, et reste donc avec ses 42435 km au compteur.

Il est 7h... rien ne bouge... je trainaille au lit jusque 8h... il faut apprécier à sa juste valeur le repos sur un matelas... un vrai !! Encore 2 nuits dans un vrai lit avant de retrouver ma tente et mon mini matelas.. Je ne m'en tire pas trop mal, depuis que je suis partie je n'ai dormi qu'une seule nuit sous la tente...

J'en profite donc et bouquine jusqu'à ce que j'entende Juliet se préparer un café à la cuisine. Je m'extirpe de mon lit douillet et rejoins Juliet et Tadek au petit déj, devant les news : TVN24 au salon, une chaine d'infos permanentes polonaises... je ne comprends rien, mais je m'habitue à la musique de la langue... Un solide petit déj avec saucisse fumée polonaise (trop bonne !!!) pamplemousse, viennoiseries rapportées par Tadek et un grand bol de café au lait. Nous trainons toute la matinée... je squatte le portable de Juliet pour venir mettre le blog à jour, donner des nouvelles, publier quelques photos...

En début d'après midi, nous partons Juliet et moi vers Wroclaw où elle veut me faire visiter la Jahrhundert Halle (Halle du centenaire). Elle a travaillé pour une université américaine ces dernières semaines, à faire découvrir cette halle et son histoire à des étudiants qui sont venus séjourner à Wroclaw. Elle connait donc le bâtiment par coeur et me le fait découvrir.  C'est un bâtiment en béton, construit en 1913 par les allemands qui voulaient prouver que l'on pouvait construire un bâtiment plus haut que la coupole Sainte Sofia à Istambul (inaugurée en l'an 360), dont la hauteur n'avait pas été égalée depuis plus de 18 siècles.
Le défit consistait donc à construire une coupole plus haute, mais entièrement en béton... La construction a duré 20 mois. La Jahrhundert Halle est entourée d'une "promenade" recouverte d'un "plafond" en bois qui repose sur des piliers en béton. La promenade fait le tour d'un plan d'eau, ce qui lui donne des allures de promenade thermale.

La coupole de la Jahrhundert Halle

Une touriste... profitez en, c'est une des rares photos où vous me verrez !!

La promenade

Le parc

L'église en bois dans le parc

la porte de l'église... superbe !!

Ce qui est intéressant, c'est que sans Juliet, je ne serais sans doute jamais venue dans ce coin, et si j'y étais passée, je ne serais certainement pas entrée dans ce bâtiment qui, ne connaissant pas son histoire, ne m'attirait pas d'un prime abord.
L'ensemble est situé dans un immense parc, le plus grand parc municipal européen à l'époque. Dans ce parc, les allemands ont aussi réservé un espace pour y installer une zone expérimentale en vue de construire plusieurs types d'habitations entièrement en béton, dans le but de trouver "LA" meilleure solution au problème de logement qui frappait la population de la ville à l'époque. Ces habitations ont été construites pour l'exposition de 1929. L'objectif rechercher était de construire des habitations pratiques, agréables à vivre et qui permettent à toutes les catégories sociales de trouver un équilibre tout en cohabitant. Il y avait un bâtiment réservé aux célibataires, dans un écrin de verdure, avec des formes douces, arrondies et de grandes ouvertures sur le parc, une cafeteria, des chambres en duplex... d'autres petites maisons étaient réservées, elles, aux petites familles, avec des jardins suspendus, intégrés aux constructions.
Et enfin, des habitations "multifamiliales", sortes de petites copropriétés, côte à côte, avec un jardinet les isolant de la route. Au bout de cette zone se trouvent aussi deux immeubles pouvant accueillir un grand nombre de familles : ce sont les ancêtres de nos HLM... Un premier avec une entrée et des couloirs et escaliers extérieurs, ce qui permettait d'avoir un accès direct aux appartements par une galerie extérieure et non par une cage d'escalier à l'intérieur de l'immeuble. Un autre, tel que nous les connaissons aujourd'hui, avec les entrées des appartements sur les paliers successifs accessibles par un escalier ou un ascenseur.

Les habitations destinées aux petites familles

L'ancêtre de nos HLM

Un commerce au coin de la rue...

Le temps passe vite à se balader et à écouter Juliet me raconter toutes ces histoires sur ces bâtiments... c'est assez passionnant je dois bien le dire. J'en profite car le voyage va se poursuivre seule, et je n'aurai plus personne pour m'expliquer et me raconter l'histoire des lieux que je traverserai.

Il est plus de 16h et nous n'avons pas encore mangé... Nous nous dirigeons vers le centre ville de Wroclaw et faisons un peu les magasins... j'ai deux petites bagues spéciales à trouver pour mes nièces, et c'est le genre de cadeau que je peux transporter aisément au moins !!
Je trouve mon bonheur dans la troisième bijouterie que nous visitons... je savais que j'en trouverais à Zakopane, mais comme je ne suis pas sûre d'y passer... je préfère tenir que courir comme on dit !!
En effet des compétitions sportives se déroulent à Zakopane cette semaine, et la station doit être noire de monde. Cela ne me tente guère... j'irai donc en montagne à proximité mais j'éviterai certainement la station elle même...

Quelques vues de Wroclaw, dont le centre ville n'a rien à envier aux grandes villes polonaises comme Varsovie ou Cracovie...

La place (Rynek)

Des petits bonzhommes en bronze sont cachés un peu partout dans la ville. Ils représentent les métiers manuels... c'est un jeu de piste de les trouver !!

Nos empletes terminées, nous allons nous installer au "Bar Vegetalska" où nous dégustons des spécialités végétariennes comme son nom l'indique. Nous sommes déjà venues manger là, les fois précédentes où j'étais venue rendre visite à Juliet en Pologne. C'est vraiment excellent et pas cher du tout.

Le Bar Vegetalska, sur le Rynek

Une fois rassasiées, nous reprenons la voiture direction Gniechowice et... les bouchons !!! Nous sommes à l'heure de la débauche et Wroclaw est une métropole importante. Une petite soirée télé à regarder une rétrospective des Jeux Olympiques dans l'histoire... en Polonais... et zou... aux plum's !!!

Encore une nuit douillette, yessss !!!

Je n'ai pas roulé ce jour, je reste donc avec mes 42435 km au compteur.

Je me réveille à 6h30, en pleine forme...
Mince, j'ai déjà écris ça hier matin, ça va devenir une habitude !!!

J'entrouvre les rideaux de ma petite maison de bois, le ciel est assez "moutonneux". Je mets le nez dehors, il fait super doux.
Zou... je me prépare. Un bref nettoyage de la moto, un bon graissage (euuuh, pardon... une "lubrification" ;-) de la chaîne et je m'attable pour un bon petit déj.

Une fois rassasiée, je m'attaque au chargement de la bête.
Au camping, les gens se lèvent tôt, c'est donc un défilé incessant vers les toilettes et les douches... Plusieurs personnes passent en me faisant bonjour de la tête (incroyable comme on est concon à essayer de manier une langue qu'on ne maîtrise pas... et en plus, quand on ne connait pas la nationalité de son voisin, on ne sait pas en quelle langue dire bonjour !!)
Une femme passe, me salue de la tête en souriant, jette un oeil sur la moto... puis elle revient sur ses pas et me lance un fraternel "bonjour !!!" et repart aussitôt...
C'est une belge, je les ai vus arriver hier soir... elle juste voulu me dire "hello, tu n'es pas seule, moi aussi je parle ta langue"
C'est con, c'est pas grand chose, mais quand ça fait 3 jours que vous n'avez discuté avec personne... ben ça fait du bien !!!

En voyage à l'étranger, quand on ne parle pas la langue locale, on prend toute la mesure de ce que signifie "la barrière de la langue"... Et j'ai constaté aussi, avec surprise, que communiquer peut vite se révéler un réel besoin... je ne l'aurais pas cru, enfin, je n'aurais pas cru souffrir autant du manque de communication.
Ce qui est marrant aussi, c'est la timidité dont on fait preuve vis à vis d'un étranger. Plusieurs allemands sont passés devant la moto et n'osent pas me parler. Ils s'arrêtent, regardent la moto, me sourient, et s'en vont, presque désolés de ne pouvoir engager la conversation.

Bon, c'est pas tout ça, je papote, je papote... ben oui, ça m'a manqué !!

Je charge donc la mule, passe à la réception payer mes deux nuits, et reprend la route. Ce soir, je serai chez mes amis, on pourra discuter jusqu'à plus soif !!!

La route de Wroclaw est à proximité du camping, la station essence aussi. Me voilà avec le plein et il me reste quelques couronnes que j'essayerai de dépenser avant de passer en Pologne car je ne reviendrai pas en république Tchèque. En principe je passe la frontière en fin de matinée, d'ici là, je pourrai peut être faire le plein à nouveau pour dépenser ce qui me reste.
Sur la route, j'arrive dans une petite ville, Jablonec Bad Nisou, si je me souviens bien... et j'aperçois, sur ma droite, un cimetière Juif. Jusque là, rien de bien surprenant.
Mais ce qui me frappe, c'est qu'il semble prisonnier, entre les piliers d'une route suspendue (autoroute ou autre...). Ce pauvre cimetière ne se trouvait pas au bon endroit, et il est évident que les architectes en travaux publics ont fait peu cas de sa présence.
Je m'arrête et entre dans le cimetière, dont la porte est ouverte, à côté d'une mini synagogue. Je fais quelques photos et je trouve ça lamentable...
Un vieux monsieur qui passait devant s'arrête, me regarde et vient me demander en 5 ou 6 langues différentes à la suite, si je cherche quelque chose...
Je lui réponds juste que je suis surprise de voir ce cimetière juif coincé sous le pont... et le voilà qui se met à me parler, de lui, de la communauté juive de la ville qui est "oubliée" de tous... Il me parait triste, et je ne crois pas me tromper en décelant quelques perles trembler au bord de ses deux yeux presque transparents...
Il m'interroge sur le but de mon voyage, ma provenance, ma destination... et au moment de nous quitter, l'émotion est là...

Le cimetière Juif

Je reprends ma route, un peu chamboulée par cette rencontre... Les paysages défilent, grisâtres souvent, mais parfois intéressants aussi.

D'après ma carte, je ne suis plus très loin de la frontière polonaise, je dois donc songer à mettre les 128 Kr qui me restent dans mon réservoir. Bon moyen d'écouler les devises avant de changer de pays...
A la station où je m'arrête, se trouve une Java... j'en verrai plusieurs au cours du voyage.

J'atteins assez rapidement les premières montagnes, les Sudètes, et si le paysage est de plus en plus sympa, l'habitat change lui aussi... et je ne parle pas du climat qui se rafraichit de manière surprenante.

Il y a de plus en plus de jolies petites maisons en bois.

Sans m'en rendre compte, me voici en Pologne

Au loin, on aperçoit les Sudètes emprisonnées dans les nuages... le temps a bien du mal à se dégager, mais je n'ai toujours pas de pluie... que demander de plus ?

J'arrive à Szklarska Poreba, jolie petite station de montagne dotée, en plus... d'un bureau de change. Je change donc une cinquantaine d'euros (150 Zlotys) car la faim commence à me tirailler l'estomac et je ferais bien une petite pause...
Ca me fait tout drôle de ne me retrouver qu'avec quelques billets en mains... il y a quelques années de cela, pour 300 Frs à l'époque, on se retrouvait avec des milliers de Zlotys... à ne pas savoir où les mettre !!! J'ai conservé quelques-uns de ces billets qui illustraient à l'époque le travail des paysans, la patrie...
Je me balade un peu dans le patelin et m'achète quelques uns de ces petits fromages de chèvre fumés que j'aime beaucoup... j'avais découvert ça il y a 3 ou 4 ans, lors de mon dernier passage en Pologne, ce sont des Oscypek et c'est extra... mais il faut les manger chaud ! Mes petits déj camping étant constitués essentiellement d'un café, il n'est pas rare que je grignote en cours de matinée...

Je poursuis ma route vers Jelenia Gora. Les petits villages se succèdent et je ne reconnais pas le pays pauvre et délabré que j'avais encore trouvé la dernière fois. Dans cette région en tout cas, on voit de moins en moins de Trabant, au profit de Volkswagen, Audi, Renault, Peugeot, Fiat, Daewo, Nissan... L'habitat lui aussi est méconnaissable. Des lotissements fleurissent un peu partout aux abords des villes et gros villages, les routes sont en réfection partout... les autoroutes jaillissent de nulle part...

J'arrive à Swidnica, petite ville intéressante qui détient de vrais trèsors avec l'église en bois, le château de Ksiaz... mais j'y reviendrai plus tard car nous visiterons ces endroits avec mon amie Juliet lors de mon séjour.

L'église de Swidnica

Le centre ville, sans grand intérêt...

Il y a pas mal de circulation en périphérie de la ville, je fais le plein et je reprends la route pour les derniers 20 ou 30 km qui me séparent de Gniechowice où je vais retrouver mes amis.

Il ne faut pas serrer les camions de trop près ici... au risque de s'exposer à de drôles de pratiques... Le triangle de gauche signifie un truc du genre : "gare à ma belle mère"... pour celui de droite... no coment !!!  ;-)

Je fais une petite pause casse croûte à une station essence, repas très équilibré : coca et ships au vinaigre... hum hum...
Il me reste à peine une heure de route pour arriver à destination.
En effet j'arrive à Gniechowice (une vingtaine de km au sud de Wroclaw) vers 14h30. Je retrouve la maison assez facilement, après quand même un demi-tour que je suis allée faire à 10 km du village, car ici, vu la façon de rouler des Polonais, il est impensable de faire un demi-tour n'importe où...

Je suis vraiment très heureuse de revoir mes amis que je n'ai pas vus depuis au moins 3 ans... Juliet m'aide à décharger les bagages, je mets la moto à l'abri dans l'atelier de Tadek et nous voilà parties à discuter... Ca fait du bien d'échanger un peu...
La communication n'étant pas aisée en République Tchèque du fait de la langue, je dois dire que je suis vraiment contente de pouvoir partager un peu. Et puis, je le reconnais, la solitude commençait à peser un peu.
Nous partons faire quelques courses dans la zone commerciale à proximité. Nous passons devant un énorme complexe industriel qui est sorti de terre en quelques mois : LG, Toshiba, ... et bien d'autres. Plus de 15000 personnes travaillent là où il n'y avait encore que des champs il y a 2 ans. C'est dingue !!! Le petit plus, c'est que le taux de chômage de la région est passé de 18% à 4%... on le constate effectivement de manière évidente à travers le niveau de vie local.
Une fois arrivées dans la zone commerciale, je suis éberluée ! Ikea, Decathlon, Leroy Merlin, Auchan, Media Markt, Carrefour... j'ai vraiment l'impression, encore une fois, d'être aux abords d'une grande ville française...

Ce petit coin de Pologne, comme beaucoup d'autres, commence à perdre de son identité... et je parle pas des Mac'Do et autres Pizza Hut ou Kebbab qui fleurissent à tous les coins de rue !
Nous voilà dans le magasin... vide !!!
Non pas de produits, non, bien au contraire. J'ai rarement vu un magasin si bien achalandé, dans des rayons luxueux, aérés, un magasin très très agréable. Un énorme supermarché, tout neuf,  mais sans client !!!
Bon ok, nous sommes un mardi mais ça fait quand même drôle.
Ici, le rayon des alcools est à part, les spiritueux et les cigarettes doivent être payés à une caisse spéciale. En revanche, bières et vins sont dans des rayons parmis tant d'autres, mais ce qui est frappant, c'est la quantité de rayons réfrigérés pleins de bières individuelles. Il y en a des kilomètres (bon ok, j'y vais un peu fort là !!!). Incroyable. Ca va avec les habitudes locales, on va acheter sa bière à consommer en sortant du magasin, comme on mange son petit pain en sortant de la boulangerie.
Les rayons produits frais et épicerie fine ne sont pas en reste et sont impressionnants. Mais toujours sans client !!

Bref, les courses faites, nous voilà à la maison où nous attend Tadek. C'est avec un réel plaisir que je le retrouve lui aussi. Nous voilà partis à parler tous les trois... Juliet qui est américaine et que j'ai connu à Paris... parle français avec moi et polonais avec Tadek, qui, lui, parle allemand avec moi, et il le parle parfaitement pour un polonais, beaucoup mieux que moi... Nos discussions sont donc un peu compliquées et animées entre les trois langues, mais c'est super !!! Une grosse cuisine internationale...

Une petite soirée tranquille à grignotter des produits polonais en devisant tous les trois... ça fait un bien fou !!!

42435 km au compteur.

6h30 pleine forme...!!!

Bon, ça fait peut être un peu tôt pour aller courir les rues de Prague !! Comme je suis bien installée dans mon petit bungalow, je reste sous la couette et lit un peu, histoire d'attendre une heure raisonnable pour me lever. Je n'ai rien à remballer et ne suis pas pressée...

A 7h30, je saute en bas du lit, regarde le ciel qui affiche un bleu pur, et un soleil qui tape déjà dur... Ce sera une belle journée pour aller flâner !! Une bonne douche, un bon petit déj en terrasse, griffonne les quelques notes que je n'ai pas eu le courage de terminer hier soir et il est temps de partir prendre mon bus.

Mes voisins motards ne semblent pas être levés, peut-être seront-ils là ce soir...

Me voilà dans le bus, puis à Depo Hostivar où je prends le métro direction l'autre rive de la Vltava cette fois, côté château. En effet, celui-ci étant haut perché, je préfère commencer par là le matin... il n'est pas sur du tout que j'aurai le courage d'y grimper en fin de journée !!

La montée vers le château

La ville depuis le château

Prague aux mille clochers

Les toits de la ville entrelacés, comme un grand canevas...

Toute la partie haute que l'on voit au dessus de la ville, est l'enceinte du château. C'est une ville dans la ville, un complexe qui date du 9è siècle, assez hétéroclite car rénové à peu près tous les 1000 ans et dans tous les styles... mais il recèle de véritables secrets... comme la petite rue aux maisons colorées où a résidé Frank Kafka.

Le château en arrière plan.

avec ses places

ses ruelles

sa Cathédrale Guy Venceslas et Adalbert
(ou Basilique St Georges... je m'y perds !!!)

son Palais Royal

Depuis le château, j'ai repéré un édifice bizarre, une masse noirâtre, assez macabre à priori... de loin, on dirait une multitude de squelettes agglutinés... j'irai voir en redescendant... je ne vois rien sur mon guide...

J'ai pris quelques photos mais n'ai pas réussi à savoir ce que c'était. J'ai essayé de localiser l'édifice et de le retrouver en descendant. D'après ce que j'ai pu calculer, je pense qu'il se trouve dans la cour du Parlement, et j'ai bien trouvé le bâtiment... mais vu les cerbères qui en gardent l'entrée, et ma connaissance de la langue... je n'ai même pas essayé de demander.

Le problème est que mon APN est cassé et ne me permet plus de visionner les photos, il m'a donc été impossible d'aller à l'office du tourisme ou autre demander ce que c'était en montrant la photo...

En voici une vue, en plein centre de la photo

Un coup de mauvais zoom...

Cette vision m'a poursuivie toute la journée... J'ai cherché sur le net, demandé à des gens qui connaissent un peu Prague, pour l'instant, je n'arrive pas à savoir ce que c'est, ni si cela peut être visité... si vous en savez plus, ne vous gênez pas... dites-moi tout !!!

Je continue à enfiler les rues et ruelles noires de monde pour aller me noyer dans la foule du Pont Charles (Karluv most), le célèbre pont de pierre de Prague, dont le sol est foulé par des milliers de touristes chaque jour...

Il est en travaux, c'est dommage, j'aurai du mal à en prendre une vue correcte, mais vous pouvez en trouver des tas sur le net...

Sur le pont, chaque pilier est surplombé d'une énorme statue. Les touristes se battent pour se faire photographier devant l'une ou l'autre...  Il m'a fallu attendre au moins 10 minutes pour réussir à faire une photo sans une excitée qui se trémousse devant mon objectif !!!

Si tout était aussi bien indiqué en République tchèque que les sites touristiques de Prague, ce serait un vrai paradis pour le touriste !!

Au bout du pont, le quartier piéton de Stave Mesto grouille... je passerai vite fait, trop de monde pour moi, mais pourtant de magnifiques choses à voir...

Je file tout d'abord vers Josefov, le quartier juif, car je voulais revoir le cimetière juif de Prague qui est tellement curieux. Mais les choses ont changé, pour visiter le cimetière aujourd'hui, il faut prendre un pass qui donne droit à tous les monuments du quartier juif...

Cela ne m'intéresse pas, tant pis, je n'irai pas au cimetierre.

Je passe néanmoins devant la Synagogue Maisel

Puis la Synagogue la plus connue, Synagogue vieille-neuve. Ce nom est surprenant, et je ne sais pas trop pourquoi elle s'appelle comme ça... mais on devrait trouver ça sur le net !!

et je me balade un peu dans le quartier juif où je repère une magnifique bâtisse juive.

Puis une moto, drôlement estampillée... "Big Bad Machine" sur la plaque, et "Our Hogs are Kosher" ("nos porcs sont casher" sur le réservoir !!!)... Insolite !!

J'ai vu pas mal de motos finalement à Prague, et dans le pays en général... mais une majorité de Harley avec dessus les "bonhommes" qui vont avec... des bons tatoués, full cuir et franges... les mêmes que chez nous quoi !!!

Le Pont Charles sous lequel coule la Vltava, depuis un autre pont... on voit bien son côté imposant et la place qu'il occupe dans la ville...

Dommage, je n'ai plus accès à la fonction "panoramique" de mon APN...

La Tour du Pont Charles, à l'une de ses extrémités

La Tour de la poudrière (Prasna Brana) : tour médiévale médiévale, ancienne porte orientale de la ville. Construite en 1470, on y entreposait la poudre à canon au 17ème siècle, d'où son nom.

Je quitte le pont Charles pour retourner en vieille ville. Je traine, je flâne, l'appareil photo en bandoulière n'a pas le temps de refroidir !! Il faut dire que pas une rue ne vous offre moins qu'un trésor d'architecture, c'est somptueux, grandiose... Je suis complètement ébahie, les gens doivent me prendre pour une illuminée à m'entendre m'exclamer toute seule "wouhaaa", "pfff, c'est beau", "mooooonnn" -interjection lorraine bien connue !!!-, bref, je l'ai déjà dit déjà je crois, mais il y en a tellement à voir, et c'est tellement beau, que cela en devient presque indigeste !!!

Mais j'ai bon appétit et l'estomac solide !!!

Je vous livre quelques uns de ces trésors, pas tous identifiés..., en vrac :

Et quelques uns, identifiés cette fois !!!

La Maison municipale, ancienne Cour du Roi, avec le restaurant français au rez-de-chaussée. Déco Art Nouveau, au centre de l'édifice se trouve la salle Smetna, lieu d'accueil du festival musical international "Le printemps de Prague"... tiens... ça me dit quelque chose !!!

Un détail de la façade

La maison de la danse. Les immeubles enlacés évoquent Ginger Rogers et Fred Astaire...

Un pont presque Vénitien

Le Palais Koruna (1914) est l'une des premières constructions en béton armé de la ville. La coupole est surmontée d'une couronne de perles. Le bâtiment a longtemps hébergé un self service, aujourd'hui, on y trouve bureaux et magasins...

Un magasin de cristal... je vous rappelle que nous sommes au sud de la Bohème... Personnellement, je trouve ça moche, mais il faut le voir... il y en a partout !!!!  Heureusement, en moto, il m'était impossible d'en rapporter à qui que ce soit !!!

La Chapelle de Bethléem.

Des magnifiques maisons de la place de l'Hôtel de ville...

Même les  bouches d'égout sont belles... bon ok, je ne suis pas objective !!!

étrange contraste : Un horrible bâtiment moderne...

à côté d'une ancienne bâtisse... qui une fois nettoyée, pourrait être magnifique...

Nous sommes en plein milieu de l'après midi et je n'ai toujours pas mangé. Je cherche de quoi casser une petite croute mais je trouve difficilement. Il faut dire que je suis dans des quartiers touristiques au possible...

Sur la grand place de l'Hôtel de ville, le moindre sandwich est à plus de 250 kr, soit près de 10 euros !!! Je m'éloigne donc et trouve une petite pizzeria (bon les pizzerias tchèques, c'est quelque chose !!!) mais la pizza est bonne, et la bière, bien fraiche !!!

De plus, le petit serveur a vite fait de repérer mon accent et s'amuse à me répondre en français avec les 3 ou 4 mots qu'il connait... Il est très sympa et très touchant...

Le ventre plein et les jambes un peu reposées, me voilà repartie à l'assaut de rues que je n'aurais pas encore vues...

La Prague insolite, toujours...

La Prague des touristes

La Prague de la Vltava

La Prague du Souvenir

Entrée du canal le long de la Vltava

Les quais et leurs magnifiques immeubles

Le Goëthe Institut (Institut de langue Allemande)

Une façade intéressante

Je suis bientôt arrivée au métro... j'en ai plein les baskets, une fois encore !!! Je ne serai pas fâchée de me retrouver seule dans mon bungalow ce soir... la journée a été chaude et éreintante... mais bon sang, que de plaisir !!!

Le métro A, puis le bus 208 à Depo Hostivar et me voilà arrivée à Dolni Pocernice où se trouve mon camping.

Une excellente journée, et sans moto... finalement, ça ne fait pas de mal.

Demain, je pars vers la Pologne, chez mes amis Juliet et Tadeusz que je serai vraiment très heureuse de revoir.

Il me faudra faire le plein demain matin, je n'ai plus que 60 km d'autonomie. Un point positif, j'ai vu que le camping était situé en plein sur l'axe principal en direction de Wroclaw, là où je vais, justement. Il y a des travaux dans le quartier, je serai donc obligée de contourner par les petites routes, mais ça devrait aller !

Ce n'est pas une déviation qui va m'arrêter maintenant !!

Allez... une bonne soupe... et au lit !!! J'écrirai mes mémoires demain, je n'en peux plus !!

Rien de changé, je n'ai pas roulé aujourd'hui... 42145 km au compteur

7h30, c'est une heure raisonnable...
il pleuviotte...
Pfffff, fait suer !!! du coup, ça ne me donne pas vraiment envie de sortir de la tente !!! mais bon, je n'ai pas trop de route aujourd'hui, puisque je m'arrête à Prague, à un peu plus de 140 km d'ici. ALors tant pis s'il pleut.
Pour finir, le temps de sortir de la tente et d'aller aux douches, la pluie s'est arrêtée. J'ai eu le temps de remballer tout au sec et même de déjeuner d'un capuccino en sachet..., de deux tartines au fromage devant la tente (vive le petit siège pliant acheté chez Décath avant de partir... c'est quand même plus cool qu'assise par terre dans l'herbe mouillée !!)

Le ciel reste bien noir. Je passe par l'accueil au camping afin de changer encore quelques euros. En effet, nous sommes dimanche et je ne suis pas certaine de trouver un bureau de change ouvert. Au moins, je serai tranquille.
Je prends la route direction Pilzen Centrum, histoire de faire un peu de tourisme et de trouver un cybercafé. Pas de chance de ce côté là, les deux que je trouve sur les trois qu'on m'a indiqué sont fermés et n'ouvrent qu'en fin d'après midi et soirée. Je verrai à Prague si j'en trouve un.
Je tourne un peu dans Pilzen qui est une jolie ville...

Une petite vue des usines Skoda

Je quitte le centre ville de Pilzen pour me diriger sur Prague. Me voilà bohémienne, en plein coeur de la Bohème occidentale.
Là, je suis une route qui traverse de jolis villages, des petites villes qu'il serait peut être intéressant de visiter, mais je n'ose pas trop laisser la moto et tout le chargement. En fait, cela m'empêchera souvent de visiter tout au long du périple... dommage.

Un petit village sur la route, doté d'une magnifique église.

En pleine campagne, un gigantesque panneau publicitaire. Je crois avoir revu cette marque à Prague, il me semble que c'est de l'eau gazeuse, ou une boisson quelconque.

J'arrive tout doucement dans la banlieue de Prague, presque identique à n'importe quelle banlieue parisienne avec ses Castorama, Carrefour et autres Ikea... bonjour la mondialisation !!!
Je suis les indications "Centrum" qui comme d'hab', finissent par disparaitre tout à coup... Cela ne fait rien, je continue tout droit, j'arriverai bien quelque part !!
Je commence à tourner en rond, et cherche désespérément l'office du tourisme... il devrait en toute logique se trouver au centre, mais aller au centre de Prague en moto relève du défit, quand on ne connait pas...
Entre les sens interdits, les voies réservées au tramway, les zones piétonnes, et les tchèques qui roulent comme des malades... le stress monte !!!
Je décide de sortir de là, je trouverai bien un panneau à un moment ou à un autre m'indiquant un camping, de toutes façons, il y a peu de chance pour qu'il se trouve en centre ville !!!
Je me retrouve assez rapidement à l'extérieur de Prague, dans des zones tantôt industrielles, tantôt habitées... j'ai les yeux dans les rétros en permanence, ainsi qu'à gauche, à droite... devant... parce qu'ici, ça déboite dans tous les sens, et sans prévenir !!
Pour un peu, ça serait pire qu'en Italie !!!

Je m'arrête à un feu rouge, derrière un gros camion, avec un autre camion à ma gauche et une voiture à droite. La Skoda blanche qui me suivait depuis un moment fait une embardée et vient se coller à ma gauche, entre le camion et moi...
- complétement cinglé, me dis-je !!!

Tout à coup, je vois le passager descendre, me lancer la portière dans la jambe et me tourner autour en vociférant !!! moi, je ne bouge pas d'un iota... il me hurle dessus, secoue la moto par le guidon, me pousse en me donnant des coups dans l'épaule... je serre mon guidon tout ce que je peux et essaye surtout de garder mon équilibre, sur la pointe des pieds...
Je ne comprends rien à ce qu'il me dit mais je crois comprendre qu'il veut que je descende de la moto...
Ben là, je vous assure que je ne me suis jamais autant cramponnée... quand on dit que si on se fait agresser on donne tout, je peux vous dire que c'est plus facile à dire qu'à faire !!!
Je n'ai même pas eu le temps d'avoir peur, concentrée que j'étais à essayer de ne pas tomber...
Soudain, on entend des voix... -en passant, personne n'a bougé dans les voitures autour !!!- le mec qui m'agressait tourne la tête et on voit deux flics arriver... ouf !!!
En même temps, le feu passe au vert, je ne demande pas mon reste et démarre... la Skoda blanche me colle au derrière... je me dis que si je reste là, ça va recommencer au prochain feu... donc je zieute et à la première rue accessible, je m'enfile à gauche en coupant un peu la route à la voiture qui était à ma gauche je l'avoue... mais j'avais estimé avoir le temps !!

ouf... plus de Skoda blanche derrière, et plus j'avance, plus la peur arrive rétrospectivement... tout me parait suspect... les gens qui me regardent, les voitures derrière moi... J'ai même vu tout à coup la même Skoda blanche, mais était-ce la même ou était-ce un effet parano ??? Le fait est que quand je suis arrivée au camping, il est parti tout droit en me klaxonnant comme un malade... alors, était-ce le même qui voulait s'amuser à me faire peur simplement ou me piquer ma moto, mon sac ou je ne sais quoi ??? je ne le saurai jamais, et ce n'est pas plus mal !!!

Enfin, je revois le panneau "camping Sokoll"... que j'avais vu quelques rues avant, je le suis et un peu plus loin j'arrive au camping où un paquet de papy mamy allemands me saluent !! Je suis au camping de Dolni Pocernice et à l'accueil, on parle anglais ou allemand. Je choisis l'allemand où je me sens plus à l'aise et bon sang, comme je me sens bien de pouvoir expliquer un peu ce qui m'est arrivé !!
A l'accueil, on me propose un emplacement pour la tente à 17€ ou un petit bungalow à 15€... le choix est vite fait, surtout vu l'expérience de tout à l'heure... quelque chose me dit que je dormirai mieux derrière une porte qui ferme à clés que sous ma tente... en tout cas pour cette nuit !!
Les tarifs sont un peu plus élevés qu'à Pilzen. J'avais payé l'emplacement pour la nuit 270 Couronnes soit environ 11,75€ plus un euro pour la douche, contre 360 Couronnes ici, soit 15.65€ environ, mais douche chaude à volonté comprise, et en bungalow plutôt qu'en tente...
Je remplis les formalités d'usage et vais m'installer dans mon chez moi. J'ai pris deux nuits car je compte bien passer une journée entière à Prague.
Arrivée au bungalow B9 je trouve deux motos devant le bungalow d'à côté, en plus, ce sont des allemands.

Chouette, la soirée sera peut être un peu plus animée que les dernières. Il y a une 1150 GS et une vieille 80 GS. pour l'instant, seules les motos sont là, et tout est fermé. Ils sont sans doute parti visiter la ville.
Je m'installe, décharge entièrement la moto pour pouvoir un peu la nettoyer et graisser la chaine plus facilement. Je file à la douche, fait une petite lessive (il faut en profiter, j'ai un fil à linge sur ma petite terrasse). C'est quand même royal !!!
Une fois tout ça terminé, il est 15h et je file voir où prendre le bus pour aller à Prague, la nana du camping m'a tout expliqué, le bus, le métro... avec un plan et tout ! Impec !!
Arrivée à l'arrêt de bus, je demande à deux jeunes filles qui sont là si je peux acheter le ticket dans le bus, elles ne me comprennent pas, ni en allemand, ni en anglais...
Une vieille dame qui se trouvait là en revanche, s'approche et me parle en tchèque... je lui réponds en allemand, elle semble comprendre. Elle m'explique alors que je peux prendre le ticket dans le bus et prendre le métro avec le même. Sympa.
Quand le bus arrive elle se fait confirmer tout ça par le chauffeur et me donne le tarif. Ce sera une des rares fois où un autochtone aura cherché à m'aider !!

L'arrêt de bus, couleur locale... devant un restaurant, en service !! si si !!!

Le bus met une vingtaine de minutes pour arriver au terminus du métro, à Depo Hostivar, et le métro en mettra 15 pour me déposer, un peu avant 16h, au coeur de Prague.

Je suis déjà venue dans cette ville, et l'ai parcourue de long en large, mais en sortant du métro, le même émerveillement m'attend. C'est vraiment une ville superbe.

Un bureau de tabac

Des rues, au hasard...

Le dernier modèle de chez Skoda !! (:-)

La Synagogue de Jérusalem

Nous sommes dimanche, ça grouille de monde... je prends des rues au hasard et tombe sur un quartier fermé, avec les forces de police qui en interdisent l'accès...
Tiens ? Que se passe-t-il ?
En fait, rien de grave, on tourne un film... je m'approche donc des barricades et en profite pour faire quelques photos...

Il y a quelques voitures intéressantes sur le tournage...

Le Museum National

Le Grand Hôtel Europa

Un bel immeuble abritant H&M et Sephora... pfff, on se croirait chez nous !!!

Mariage réussi, je trouve, entre le verre et la pierre...

Le marché, dans une rue étroite, à proximité de la vieille ville.

De la dentelle vous dis-je !!!

Une armurerie...

Une ruelle colorée... parmis tant d'autres !

Place de la Vieille Ville (Staromestske Namesti) une féérie de bâtisses du gothique à la renaissance en passant par le baroque... pffff, presque indigeste tellement il y en a !!!

Pour commencer, l'église Baroque Saint Nicolas

Puis, la Tour carrée de l'Hôtel de ville avec son horloge Astronomique (on a crevé les yeux à l'horloger pour être sur qu'il ne referait pas la même ailleurs...)

Un groupe d'immeubles, sur la même place

Le mémorial de Jan Hus, sur la place

L'église gothique Notre Dame du Tyn, entrée du quartier Umwelt.

Bon, j'en ai plein les pattes... je décide de prendre le métro pour rentrer au camping et me reposer. J'aurai encore toute la journée de demain pour visiter Prague, et comme nous serons lundi, j'ose espérer qu'il y aura moins de monde...

Le métro

Arrivée au camping, j'espèrais un peu y trouver les propriétaires des motos garées devant le bungalow voisin, mais je n'ai vu personne. Je suis donc allée à la douche, bien méritée car il a fait chaud, et à l'accueil mettre mon blog à jour et faire quelques courses au mini market du camping.
Il est l'heure de l'apéro, suivi d'une bonne soupe sur ma terrasse, en écrivant mes mémoires...

Une bonne nuit là dessus, dans un vrai lit... et demain, à moi Prague !!!!

Relevé du jour : 42145 au compteur...