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Europe de l'est 2008, carnet de route
26 août 2008

mardi 26 aout

Je me réveille à 6h30, en pleine forme...
Mince, j'ai déjà écris ça hier matin, ça va devenir une habitude !!!

J'entrouvre les rideaux de ma petite maison de bois, le ciel est assez "moutonneux". Je mets le nez dehors, il fait super doux.
Zou... je me prépare. Un bref nettoyage de la moto, un bon graissage (euuuh, pardon... une "lubrification" ;-) de la chaîne et je m'attable pour un bon petit déj.

Une fois rassasiée, je m'attaque au chargement de la bête.
Au camping, les gens se lèvent tôt, c'est donc un défilé incessant vers les toilettes et les douches... Plusieurs personnes passent en me faisant bonjour de la tête (incroyable comme on est concon à essayer de manier une langue qu'on ne maîtrise pas... et en plus, quand on ne connait pas la nationalité de son voisin, on ne sait pas en quelle langue dire bonjour !!)
Une femme passe, me salue de la tête en souriant, jette un oeil sur la moto... puis elle revient sur ses pas et me lance un fraternel "bonjour !!!" et repart aussitôt...
C'est une belge, je les ai vus arriver hier soir... elle juste voulu me dire "hello, tu n'es pas seule, moi aussi je parle ta langue"
C'est con, c'est pas grand chose, mais quand ça fait 3 jours que vous n'avez discuté avec personne... ben ça fait du bien !!!

En voyage à l'étranger, quand on ne parle pas la langue locale, on prend toute la mesure de ce que signifie "la barrière de la langue"... Et j'ai constaté aussi, avec surprise, que communiquer peut vite se révéler un réel besoin... je ne l'aurais pas cru, enfin, je n'aurais pas cru souffrir autant du manque de communication.
Ce qui est marrant aussi, c'est la timidité dont on fait preuve vis à vis d'un étranger. Plusieurs allemands sont passés devant la moto et n'osent pas me parler. Ils s'arrêtent, regardent la moto, me sourient, et s'en vont, presque désolés de ne pouvoir engager la conversation.

Bon, c'est pas tout ça, je papote, je papote... ben oui, ça m'a manqué !!

Je charge donc la mule, passe à la réception payer mes deux nuits, et reprend la route. Ce soir, je serai chez mes amis, on pourra discuter jusqu'à plus soif !!!

La route de Wroclaw est à proximité du camping, la station essence aussi. Me voilà avec le plein et il me reste quelques couronnes que j'essayerai de dépenser avant de passer en Pologne car je ne reviendrai pas en république Tchèque. En principe je passe la frontière en fin de matinée, d'ici là, je pourrai peut être faire le plein à nouveau pour dépenser ce qui me reste.
Sur la route, j'arrive dans une petite ville, Jablonec Bad Nisou, si je me souviens bien... et j'aperçois, sur ma droite, un cimetière Juif. Jusque là, rien de bien surprenant.
Mais ce qui me frappe, c'est qu'il semble prisonnier, entre les piliers d'une route suspendue (autoroute ou autre...). Ce pauvre cimetière ne se trouvait pas au bon endroit, et il est évident que les architectes en travaux publics ont fait peu cas de sa présence.
Je m'arrête et entre dans le cimetière, dont la porte est ouverte, à côté d'une mini synagogue. Je fais quelques photos et je trouve ça lamentable...
Un vieux monsieur qui passait devant s'arrête, me regarde et vient me demander en 5 ou 6 langues différentes à la suite, si je cherche quelque chose...
Je lui réponds juste que je suis surprise de voir ce cimetière juif coincé sous le pont... et le voilà qui se met à me parler, de lui, de la communauté juive de la ville qui est "oubliée" de tous... Il me parait triste, et je ne crois pas me tromper en décelant quelques perles trembler au bord de ses deux yeux presque transparents...
Il m'interroge sur le but de mon voyage, ma provenance, ma destination... et au moment de nous quitter, l'émotion est là...

Le cimetière Juif
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Je reprends ma route, un peu chamboulée par cette rencontre... Les paysages défilent, grisâtres souvent, mais parfois intéressants aussi.

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D'après ma carte, je ne suis plus très loin de la frontière polonaise, je dois donc songer à mettre les 128 Kr qui me restent dans mon réservoir. Bon moyen d'écouler les devises avant de changer de pays...
A la station où je m'arrête, se trouve une Java... j'en verrai plusieurs au cours du voyage.

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J'atteins assez rapidement les premières montagnes, les Sudètes, et si le paysage est de plus en plus sympa, l'habitat change lui aussi... et je ne parle pas du climat qui se rafraichit de manière surprenante.

Il y a de plus en plus de jolies petites maisons en bois.
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Sans m'en rendre compte, me voici en Pologne
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Au loin, on aperçoit les Sudètes emprisonnées dans les nuages... le temps a bien du mal à se dégager, mais je n'ai toujours pas de pluie... que demander de plus ?

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J'arrive à Szklarska Poreba, jolie petite station de montagne dotée, en plus... d'un bureau de change. Je change donc une cinquantaine d'euros (150 Zlotys) car la faim commence à me tirailler l'estomac et je ferais bien une petite pause...
Ca me fait tout drôle de ne me retrouver qu'avec quelques billets en mains... il y a quelques années de cela, pour 300 Frs à l'époque, on se retrouvait avec des milliers de Zlotys... à ne pas savoir où les mettre !!! J'ai conservé quelques-uns de ces billets qui illustraient à l'époque le travail des paysans, la patrie...
Je me balade un peu dans le patelin et m'achète quelques uns de ces petits fromages de chèvre fumés que j'aime beaucoup... j'avais découvert ça il y a 3 ou 4 ans, lors de mon dernier passage en Pologne, ce sont des Oscypek et c'est extra... mais il faut les manger chaud ! Mes petits déj camping étant constitués essentiellement d'un café, il n'est pas rare que je grignote en cours de matinée...

Je poursuis ma route vers Jelenia Gora. Les petits villages se succèdent et je ne reconnais pas le pays pauvre et délabré que j'avais encore trouvé la dernière fois. Dans cette région en tout cas, on voit de moins en moins de Trabant, au profit de Volkswagen, Audi, Renault, Peugeot, Fiat, Daewo, Nissan... L'habitat lui aussi est méconnaissable. Des lotissements fleurissent un peu partout aux abords des villes et gros villages, les routes sont en réfection partout... les autoroutes jaillissent de nulle part...

J'arrive à Swidnica, petite ville intéressante qui détient de vrais trèsors avec l'église en bois, le château de Ksiaz... mais j'y reviendrai plus tard car nous visiterons ces endroits avec mon amie Juliet lors de mon séjour.

L'église de Swidnica
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Le centre ville, sans grand intérêt...
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Il y a pas mal de circulation en périphérie de la ville, je fais le plein et je reprends la route pour les derniers 20 ou 30 km qui me séparent de Gniechowice où je vais retrouver mes amis.

Il ne faut pas serrer les camions de trop près ici... au risque de s'exposer à de drôles de pratiques... Le triangle de gauche signifie un truc du genre : "gare à ma belle mère"... pour celui de droite... no coment !!!  ;-)

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Je fais une petite pause casse croûte à une station essence, repas très équilibré : coca et ships au vinaigre... hum hum...
Il me reste à peine une heure de route pour arriver à destination.
En effet j'arrive à Gniechowice (une vingtaine de km au sud de Wroclaw) vers 14h30. Je retrouve la maison assez facilement, après quand même un demi-tour que je suis allée faire à 10 km du village, car ici, vu la façon de rouler des Polonais, il est impensable de faire un demi-tour n'importe où...

Je suis vraiment très heureuse de revoir mes amis que je n'ai pas vus depuis au moins 3 ans... Juliet m'aide à décharger les bagages, je mets la moto à l'abri dans l'atelier de Tadek et nous voilà parties à discuter... Ca fait du bien d'échanger un peu...
La communication n'étant pas aisée en République Tchèque du fait de la langue, je dois dire que je suis vraiment contente de pouvoir partager un peu. Et puis, je le reconnais, la solitude commençait à peser un peu.
Nous partons faire quelques courses dans la zone commerciale à proximité. Nous passons devant un énorme complexe industriel qui est sorti de terre en quelques mois : LG, Toshiba, ... et bien d'autres. Plus de 15000 personnes travaillent là où il n'y avait encore que des champs il y a 2 ans. C'est dingue !!! Le petit plus, c'est que le taux de chômage de la région est passé de 18% à 4%... on le constate effectivement de manière évidente à travers le niveau de vie local.
Une fois arrivées dans la zone commerciale, je suis éberluée ! Ikea, Decathlon, Leroy Merlin, Auchan, Media Markt, Carrefour... j'ai vraiment l'impression, encore une fois, d'être aux abords d'une grande ville française...

Ce petit coin de Pologne, comme beaucoup d'autres, commence à perdre de son identité... et je parle pas des Mac'Do et autres Pizza Hut ou Kebbab qui fleurissent à tous les coins de rue !
Nous voilà dans le magasin... vide !!!
Non pas de produits, non, bien au contraire. J'ai rarement vu un magasin si bien achalandé, dans des rayons luxueux, aérés, un magasin très très agréable. Un énorme supermarché, tout neuf,  mais sans client !!!
Bon ok, nous sommes un mardi mais ça fait quand même drôle.
Ici, le rayon des alcools est à part, les spiritueux et les cigarettes doivent être payés à une caisse spéciale. En revanche, bières et vins sont dans des rayons parmis tant d'autres, mais ce qui est frappant, c'est la quantité de rayons réfrigérés pleins de bières individuelles. Il y en a des kilomètres (bon ok, j'y vais un peu fort là !!!). Incroyable. Ca va avec les habitudes locales, on va acheter sa bière à consommer en sortant du magasin, comme on mange son petit pain en sortant de la boulangerie.
Les rayons produits frais et épicerie fine ne sont pas en reste et sont impressionnants. Mais toujours sans client !!

Bref, les courses faites, nous voilà à la maison où nous attend Tadek. C'est avec un réel plaisir que je le retrouve lui aussi. Nous voilà partis à parler tous les trois... Juliet qui est américaine et que j'ai connu à Paris... parle français avec moi et polonais avec Tadek, qui, lui, parle allemand avec moi, et il le parle parfaitement pour un polonais, beaucoup mieux que moi... Nos discussions sont donc un peu compliquées et animées entre les trois langues, mais c'est super !!! Une grosse cuisine internationale...

Une petite soirée tranquille à grignotter des produits polonais en devisant tous les trois... ça fait un bien fou !!!

42435 km au compteur.

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Commentaires
G
En te lisant, on s'y croirait...<br /> Merci <br /> <br /> Gilbert
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