mardi 2 septembre

Réveillée vers 7h, je traîne un peu au lit. J'ai peu de route aujourd'hui, moins de 150 km je crois. Je compte visiter Bratislava ce matin, et partir ensuite direction l'Autriche.

Je me lève, prends mon petit déj, remballe le campement, charge tout sur la moto, et m'apprête à partir.

En une heure trente, tout est prêt. Alors que j'allais partir, un jeune homme s'approche et me demande, dans un allemand à peu près aussi bon que le mien.. (!!!) si je viens bien de France et si je voyage seule. Là, évidemment, il est surpris et m'annonce qu'il est motard et qu'il adorerait faire ce genre de voyage, mais que maintenant, marié et père de famille, ce n'est pas facile. Nous discutons une bonne demi-heure. Il est très sympa. C'est un Tchèque et il est étonné que je voyage seule car d'après lui, le coin n'est pas trop sur... il s'est fait fracturer sa caravane hier alors qu'il avait emmené ses enfants se baigner au lac à côté du camping... Bref, il me recommande de bien faire attention, et je ne le trouve pas très rassurant.

Et moi qui ai laissé toutes mes affaires pour aller me balader hier soir... heureusement qu'il ne m'a pas raconté tout ça hier soir, j'aurais beaucoup moins bien dormi je pense !!!

Nous prenons congés et je me mets en route direction Bratislava pour visiter la ville. Je tourne pendant un moment au centre ville, sans pouvoir pénétrer à moto dans le "centre historique" comme ils appellent ici la ville vieille.

Je trouve alors un parking sous terrain pour y garer la moto et tout son chargement. Je demande comme je le peux au gardien si je peux stationner ici, et lui fais comprendre que j'aimerais que mon paquetage soit en sécurité. Il me fait signe de descendre au sous sol.

Alors que je cherche une place dans le parking, je vois un monsieur arriver en courant et me faire signe de me garer au pied d'une rampe d'accès. Je ne comprends pas trop pourquoi il me demande de me mettre là alors que ce n'est pas une place de stationnement...

Mais il vient à ma rencontre et me montre du doigt le plafond. Là, je vois une caméra... sympa le bonhomme, je suis ainsi assurée que ma moto et son chargement sont surveillés...

J'attache la moto, prends mon nécessaire de parfait touriste... l'appareil photo, mon sac à dos et remonte vers l'accueil avec mon casque et ma veste sous le bras. Là, le même monsieur me fait signe qu'il peut me garder mon casque et ma veste si je le souhaite. Super sympa...

Ce sera une des rares marques de gentillesse dont m'auront fait preuve les autochtones, je l'apprécie d'autant plus !!

Me voilà donc partie à l'assaut de Bratislava les bras légers... et c'est quand même plus agréable.

Brastislava est une ville beaucoup plus petite que Prague, ou même Pilzen en République Tchèque, mais non moins intéressante. J'ai beaucoup aimé, même si je n'en ai vu qu'une toute petite partie.

En voici quelques échantillons.

Une maison de la ville, non rénovée

L'église crachant ses fidèles à la fin de l'office

 

Comme partout ici, des tours de ville vous sont proposés tantôt en voiture ancienne, tantôt en vélo bizarre, tantôt en bus vieillot mais rutilant...

Sur le parvis de l'église, des commerces qui font penser aux Marchés de Noel chez nous...

La ville est truffée de ces personnages insolites... et souvent surprenants !!

Le Théâtre national de Bratislava et son parvis

Je me balade au hasard dans les rues de la ville. Le coeur de Bratislava est assez vivant, mais pas très étendu. On en sort rapidement pour se retrouver dans des ruelles moins touristiques, donc moins fréquentées, et par conséquent aux maisons moins rénovées.

 

Certains bâtiments sont cependant magnifiques... et très visités

Mon petit tour dans Bratislava terminé, je m'arrête dans un petit troc local pour déguster un croque-monsieur slovaque, excellent, avec une bonne bière. Je vais ensuite au parking récupérer ma moto et toutes mes affaires. Je retrouve tout sans aucun souci, récupère aussi mon casque et ma veste chez le gardien et règle mon stationnement, quelques couronnes seulement.

Me voilà dans la ville à nouveau, en direction de l'Autriche. Il est 14h ou 14h30 et j'ai encore un bel après midi devant moi pour filer me trouver un camping. Je regarde ce qu'il me reste comme argent slovaque et je trouve 400 Kr, de quoi mettre quand même quelques petits litres d'essence dans mon réservoir. Au prix où elle est, je ne vais pas cracher dessus. Me voilà donc à la recherche d'une station essence.

La, je dois dire que j'ai tourné un sacré moment avant de trouver, plus de 30 km sur mon compteur !!!! J'ai ainsi visité les faubourgs de la ville, semblables aux banlieues des grandes villes de par chez nous, par bien des côtés. La surpopulation, les barres d'immeubles, les zonards dans la rue, le bruit, la saleté... Bref, après avoir fait au moins trois fois le tour de la ville... je trouve une station, je dépense tout mon argent en carburant et je me dirige cette fois vers l'Autriche.

Au bout de ce pont, qui surplombe le Danube, c'est l'Autriche...
Je n'aurai qu'à suivre le Danube jusque Vienne...

J'arrive en Autriche

Quelques kilomètres à peine derrière le panneau,
on peut encore appercevoir Bratislava avec la vieille ville et le château ici

et la ville nouvelle de ce côté

Le premier petit village autrichien traversé est sympa. Calme, propret...

Je me sens tout à coup comme plus tranquille... non pas que j'sois inquiète ou angoissée, mais rien que l'idée de pouvoir communiquer avec mes semblables me fait le plus grand plaisir.

La route se déroule devant moi, droite, peuplée d'automobilistes un peu plus "civilisés" que ceux que j'ai pris l'habitude de côtoyer depuis presque 2 semaines maintenant...

La plaine du Danube qui relie Bratislava à Vienne, est monotone et désespérément plate... mais quoi de plus normal pour une plaine... L'environnement est sans grand intérêt.

Je traverse une foultitude de petits villages tous plus jolis les uns que les autres, avec des terrasses aux cafés, chose que l'on ne voit pas en Rép tchèque, en Pologne ou en Slovaquie, exception faite des centres des grandes villes. On sent qu'ici, les gens prennent déjà plus le temps de "vivre".

Si l'architecture n'est pas radicalement différente des villages slovaques, leur entretien, leur aménagement, leur propreté, la couleur des maisons... tout ceci fait une différence énorme et je me sens un peu comme chez moi. C'est assez difficile à expliquer... Le fait est que j'ai réalisé que j'étais contente de me retrouver en terrain "ami", à défaut d'être connu.

Le comportement des gens est différent. Je n'ai pas ressenti cette indifférence latente chez les Slovaques, comme chez les Tchèques ou les Polonais, qui visiblement n'ont que faire d'une touriste en quête d'un café ou d'une chambre.

Ici, il en est tout autrement. Les gens sont accueillants, ouverts aux autres, serviables... Je me sens vraiment bien, et je réalise combien le manque de communication et l'indifférence des gens était éprouvant.

Je traverse les petites villes de Hamburg an der Donau, puis Maria Ellend avant d'entrer dans Wien. Là, je longe une raffinerie de pétrole gigantesque, puis l'aéroport de Wien avant de pénétrer vraiment dans la ville. Je suis les panneaux "Centre Historique" quand j'en trouve... et suis déjà émerveillée par la quantité de magnifiques bâtiments que j'aperçois de tous les côtés. Je traverse le centre ville mais tout est réservé aux piétons et il m'est impossible de trouver le bureau de tourisme. En plus, ce n'est vraiment pas facile de s'arrêter en moto quelque part pour demander son chemin...

Je regarde ma carte et me dit que l'idéal serait de reprendre la route d'où je viens, car j'en avais vu plusieurs d'indiqués sur des panneaux...

Je cherche sur ma carte une des villes concernées avec une voie ferrée à proximité, histoire de pouvoir revenir passer la journée demain à Wien, mais en train, en laissant la moto au camping.

Je fais donc demi-tour, avec bien du mal pour retrouver la route... et je trouve un camping dans une petite bourgade à 80 km au Nord de Vienne, Petronell Carnoturum (ou quelque chose dans le genre !!!), ancienne cité romaine et haut lieu du souvenir...

La ville est truffée de sites archéologiques, de musées romains...

Le camping se trouve dans le complexe de tennis, gym... bar resto tenu par un couple très sympa. J'ai un peu de mal à comprendre ce que le monsieur qui m'a accueilli me dit car il a un accent autrichien très prononcé...

Il n'y a personne au camping, pas une tente, pas une caravane, et le gérant me fait comprendre qu'il quitte les lieux vers 22h. Du coup, j'hésite à m'installer ici, car je n'ai pas envie de me retrouver seule au milieu d'un champ, quand le gérant sera parti...

Il comprend mon hésitation et m'informe qu'un mec très gentil, un habitué, a loué l'unique cabane qui se trouve dans le camping. Si cela peut me rassurer...

Ok, je m'installe donc à proximité de la cabane.

Alors que je suis en train de monter ma tente, je vois arriver un mec bizarre... de longs cheveux retenus par un catogan et couvert d'un fichu en tissus, une robe de grosse toile, un sac en bandoulière, une grosse broche sur le buste, des spartiates...

Il s'approche de la cabane, j'en déduis donc que c'est mon voisin. Je le salue et lui demande si cela ne le gêne pas que je me sois installée à proximité.

Il semble sympa, un tantinet original, mais sympa. Il ouvre sa cabane, sort un poste de radio et met une cassette. Il écoute la musique, sans rien dire, comme en pleine méditation, éclairé seulement par une petite bougie rouge qu'il a posée sur la table...

Je suis en train de manger ma soupe, assise sur un banc posé là, au pied d'un arbre et je livre un combat infernal avec les moustiques, nombreux et terriblement voraces. Il me propose un produit anti moustique que j'accepte avec soulagement.

Je termine mon frugal repas et vais prendre ma douche, au gymnase. C'est marrant comme concept, mais pourquoi pas...

A mon retour de la douche, mon voisin m'a dégotté une petite table qu'il m'a installée devant le banc en me disant que cela sera plus pratique pour le petit déjeuner demain matin.

Sympa.

Ma soupe terminée et ma vaisselle faite... je prends congé et file sous la tente à l'abri de l'assaillant volant !!! La musique de mon voisin me berce... mais j'aurai quand même beaucoup de mal à m'endormir car entre l'autoroute qui passe au-dessus du camping, les grillons qui font pas mal de bruit, et les trains qui passent à proximité... j'ai du mal à trouver le sommeil !!!

La nuit défile lentement et au petit matin, il me semble ne rien avoir dormi... mais bon, j'ai quand même du me reposer un peu !

Relevé du jour : 43472 km au compteur.